Et maintenant?
Publié : 26 juin 2024, 15:45
Bonjour,
Tout-à-fait. Perso je n’utilise plus l’avion depuis quelques années, et fuck you la carrière cyclothymique de courses aux subventions à 60 heures par semaine jusqu’à ce que mort et honneurs s’en suivent. Cela ne veut pas dire que je condamne les académiques (ni les paramédicaux, les anges gardiens, certains cadres, etc) qui investissent leur vie à aider les autres et ont leur propre cerveau pour décider s’ils ont une bonne raison d’avoir besoin de souffler un peu. Donc encore moins celles et ceux qui ont une carrière directement liée à un risque existentiel ou qui concerne l’etude des dégâts de cette pollution! Et entre tous les sujets d’intérêt, le cas de l’Antarctique est particulièrement alarmant selon la plupart de celles et ceux et autres qui ont étudié le dossier 5 minutes.Jeuf a écrit : ↑26 juin 2024, 13:47Bonjour,
bien évidement, si on raisonne à l'échelle de l'individu, et dans le paradigme réchauffiste et écologiste que tu ne prends pas trop au sérieux, mais faisons comme si, bien évidemment, il est pas soutenable que tout le monde prenne l'avion pour aller en antarctique ou ailleurs.
Perso c’est une opération qui devrait être militaire. Si j’étais Macron je rebatiserais le porte-avion le Jacques-Yves Cousteau et je l’enverrais en mission permanente. Les émissions? C’est un porte-avion nucléaire, qu’il fasse du biocarburant à partir de biomasse algale! Les émissions des cadres? On plafonne et on réduit. Les émissions des prolétaires? On subventionne le remplacement par des rêves de jeune ingénieur écolo qu’on soutient jusqu’au prix du thermique, en quantité d’abord faible puis de plus en plus à mesure que le prix baisse (Piketi serait en charge de la collecte du financement nécessaire, avec des pouvoirs présidentiel délégués juste sur ce point precis).moins de 5 minutes a écrit :La quantité d’eau qui va nécessairement nous tomber dessus à un moment donné est gigantesque: on parle de dizaines de mètres d’élévation du niveau de la mer. Pendant longtemps (disons plus que 5 minutes), on aurait pu faire croire qu’il n’y avait pas tant que ça matière à s’inquiéter. Après tout, jusqu’ici, l’Antarctique ne semblait pas vraiment se comporter comme si elle était sensible à +0,0017 de réchauffement, et si ça prenait 5 siècles on aurait largement le temps de bouger. Ensuite on a vu des signes. Et on a prédit que le RC allait faire gagner plus que +0,0017 dans les prochaines années. Et chaque fois qu’un scientifique allait voir sur place, il revenait convaincu que le risque était incontestablement plus grand que ce que la plupart des gens pensent. Il y a quelque part sous la glace des rivières sous-marines qui se forment. Nous ne savons pas si cela veut dire que des dizaines de mètres vont arriver moins vite que ce que les anciens modèles prédisaient, mais nous savons qu’il est urgent de surveiller cela sur place en permanence et à plusieurs endroits.
Tant qu’ils compensent leurs émissions (je sais que c’est difficile d’être certain de la technologie utilisée, mais si on y met de l’argent on va finir par avoir un bon service, loi du marché bien organisé oblige), perso je défend leur droit d’avoir autre chose à penser. Je suis du genre à croire que c’est à l’état d’organiser les choses pour que le choix soit plus facile et plus juste, au besoin par la loi.Jeuf a écrit : ↑26 juin 2024, 13:47Cependant les chercheurs ne font pas du tourisme, ne voyagent par pour eux. On peut dire que les émissions sont à assumer par la collectivité (nationale ou mondiale), et non à leur bilan propre individuel.
Cependant, on ne peut nier qu'ils tirent un bénéfice personnel
Alors?
C’est certainement difficile à défendre, surtout pour nous qui nous cassons les noix à choisir le vélo pour éviter les dommages collatéraux de la voiture. Mais je n’arrive pas à en vouloir aux jeunes d’être jeunes. Je préfère penser qu’un jour ils prendront méticuleusement soin de payer leur dette pollution, quand la vie leur aura apporté le surcroît de sagesse qui aura fait défaut à notre génération.Jeuf a écrit : ↑26 juin 2024, 13:47Alors j'ajoute aussi ceci : en tant que membre de cette collectivité qui tient à réduire sa consommation personne d'énergie fossile et d'émissions de GES et agit en ce sens , est-ce que j'accepte que quelqu'un me prenne une toute petite part de CO2 pour faire cette mission?
Toujours en tant que membre engagé de la collectivité blabla, je ne doute pas de certaines actions à première vue très dispendieuse de CO2 mais qui vise à en économiser (exemple : construire des éoliennes) sont à réaliser, par contre j'ai toujours été dubitatif sur l'importance de mesurer avec forte précision, et donc débauche de moyen carboné. Les dizaines d'aventuriers qui sont partis en hélicoptère pour faire des photos de la terre qui seraient à préserver, il m'ont jamais convaincu.
Pour l’éviter, c’est dur à dire. On manque d’efficacité sur le plan politique. Visiblement la situation est trop dramatique pour ne pas être pénible à entendre. C’est comme pendant la covid avec les annonces anxiogènes dans le métro (mon dernier avion, compensé évidement): des gens n’entendent plus que l’anxiété, et certains accepteraient n’importe quels mensonges plutôt qu’accepter leur part de responsabilité (et encore moins de payer ses dettes de CO2 de ses années les moins honorables), ou de continuer à devoir s’en vouloir pour cette situation quand c’est le système qui est mal foutu.
Et maintenant? Et pourquoi?Jeuf a écrit : ↑26 juin 2024, 13:47Au lieu de faire du tout ou rien (laisser partir tout le monde sans discuter comme c'est le cas jusqu'à présent/VS interdire à tous de partir), entretiens toi avec chacun d'eux qui font une demande de voyage . Peut-être tu peux leur soumettre mes considérations et me rapporter les réponses qu'ils te donneront, parce que moi, en tant que contribuable et engagé, je suis pas convaincu.