Je dirais plutôt que le système capitaliste chinois a fonctionné au-delà des espérances de ses créateurs.
Rappelons que la base du système était que les investissements étrangers ne payaient pas de taxes à condition de respecter un certain nombre d'exigences :
- investir dans certains secteurs
- éliminer les excédents de capacité non compétitifs
- exporter 100 % de la production.
Ce dernier point est à la base du succès industriel et financier, puisque d'un côté on voit arriver des devises étrangères (pour investir, et rémunérer les salariés), et d'un autre côté, les biens à haute technicité quittent le territoire, et ne peuvent ainsi contribuer à l'inflation. Ce schéma avait déjà été employé par d'autres pays, y compris Taiwan.
Si la reprise de la taxation fait perdre un intérêt substantiel à la délocalisation chinoise, les autres subsistent, entre autres, la main-d'oeuvre bon marché, le marché asiatique à proximité, les faibles exigences sociétales.
Le gouvernement chinois manifeste simplement sa confiance dans le fait que
- la perte d'investissements étrangers doit pouvoir être comblée par des investissements autochtones
- l'afflux de devises fraîches est moins nécessaire, puisque les Chinois sont maintenant assis sur la plus grande réserve de dollars
- il faut bien passer d'une économie pilotée de PVD à une économie plus autonome de pays riche
- les volumes imposables sont devenus tels que ce que l'on va pardre d'une main, on va largement le récupérer de l'autre, ce qui va peut-être permettre de financer des investissements structurels.
Au passage, les pays consommateurs se prennent une inflation de 25 % dans les dents pour tous les produits venant de Chine : ce sont sans doute les Japonais, les Coréens et les Etatsuniens les plus concernés.