GillesH38, ton raisonnement est, une fois de plus, simpliste donc faux. L'expert universel a encore frappé.
Soit dit en passant, si je conteste moins souvent tes posts ces derniers temps, ce n'est pas que je sois d'accord avec toi, c'est que je ne les lis plus, car je t'ai placé dans ma liste de foreumeurs ignorés. S'agissant ici de la création d'un fil, j'ai voulu voir ce que tu avais dire, et je n'ai pas été déçu ! Je dois dire que c'est une grande cuvée ! Je ne fais que relever quelques erreurs et approximations avant de retourner à un soigneux évitement de tes posts. Et je n'interviendrai plus dans ce fil.
GillesH38 a écrit :
La seule solution avait deja été décrite dans ce forum : une succession de crises faisant brutalement osciller la demande au-dessus et au dessous de l'offre, avec une courbe globalement décroissante. Les phases successives ne peuvent etre que : croissance de la demande, tension progressive sur l'offre, prix augmentant (phase inflationniste), crise brutale, demande s'effondrant, prix à la baisse, crise économique (phase déflationniste), puis recroissance, etc.... mais le maximum de chaque phase ne peut etre qu'inférieur aux précédents. C'est le principe du "plateau ondulé", et ce que nous venons de vivre est une illustration parfaite de cette succession. Le fait que la crise aie été due aux subprimes n'est qu'un trompe l'oeil : quel que soit le système financier, il FAUDRA des crises pour faire baisser durablement la consommation. Tant qu'on n'aura pas inventé un nouveau système économique, les capitaux immenses réunis par la montée des prix de l'énergie devront trouver un endroit ou s'investir, ce qui provoquera une bulle, et l'éclatement de cette bulle.
Le fonctionnement du monde expliqué par le rapport offre/demande du pétrole. C'est aberrant.
Bien sûr, le mécanisme que tu décris (régulation de l'offre et de la demande, donc aussi du prix, par des crises plus ou moins brutales) existe, c'est est
un mécanisme possible, mais il n'est pas le seul en jeu !
Déjà, la crise des banques est bien réelle, et la crise des subprimes en est bien l'origine. Concernant l'impact sur l'économie réelle, il est possible qu'il y ait une superposition d'une crise venant de la finance (credit crunch, perte de confiance, etc.) et d'une crise venant du pétrole cher, ce qui rend difficile de faire la part de ces deux origines. De là à dire que les subprimes ne sont qu'un trompe-l'oeil !
De plus, je rappelle que de nombreux évenements géopolitiques ont eu, par le passé, des impacts forts sur le prix du baril, et, par nature, c'était des évenements géopolitiques, pas une régulation du prix par les lois du marché.
mais tres concretement, ça veut dire qu'il est extremement improbable qu'on vive des pénuries aigues de pétrole, à aucun moment. Les prix sont sensibles à des écarts de quelques % entre offre et demande; or une baisse de quelques % de la consommation s'obtient tres vite et tres facilement par des crises et une baisse d'activité, une montée de la pauvreté,
Et des crises aigues ne peuvent pas s'accompagner de pénuries aigues (mais temporaires) ? Je ne vois pas de logique à cela.
sauf phénomène brutal comme des ouragans aux Etats unis ou un conflit au Moyen Orient.
C'est fort commode d'évacuer ainsi les évenements qui ne collent pas à ton modèle... Sauf qu'il n'ya aucune raison d'évacuer de tels évenements. A toute personne douée de deux sous de jugeotte, ces évenements ne paraissent certainement pas "extrêmement improbables", donc les pénuries qu'ils entraîneraient ne le sont pas non plus, donc il est faux et aberrant d'écrire "qu'il est extremement improbable qu'on vive des pénuries aigues de pétrole, à aucun moment". CQFD.
C'est justement parce qu'il y a de
multiples facteurs qui jouent sur le prix du pétrole et sur de possibles pénuries, et qu'une partie de ces facteurs sont imprévisibles et inrégulables, qu'il peut y avoir des pénuries aigues. Ce n'est pas un "simple" problème d'équilibre offre/demande, comme tu aimerais le prouver.
Sinon, c'est simplement le développement de la pauvreté qui assurera "tranquillement" la baisse de la consommation.
Et le développement de la pauvreté peut se passer "tranquillement" ? Le développement de la pauvreté est une poudrière qui mène tout droit aux guerres civiles et au terrorisme. Il n'y aura donc pas de "tranquilité" pour l'occident si il laisse la pauvreté augmenter encore. Et ces guerres et ce terrorisme rentrent justement dans le cadre des évenements géopolitiques qui perturbent ton modèle simpliste offre/demande. Et je dis cela sans aucune considération sur l'aspect moral ou éthique qu'il y a à laisser sciemment se développer la pauvreté.
Pour la meme raison, vous pouvez probablement oublier tous les fantasmes ou peurs sur le développement important des sources alternatives, et j'inclus dans le meme sac le nucléaire, le CTL, l'éolien , le solaire thermique ou PV, etc...
Déjà, merci de ravaler toutes les discussions d'Oleocene sur les sources alternatives à des
fantasmes et des
peurs. Cela démontre bien le mépris que tu as envers tes interlocuteurs et qui transparaît dans ta façon d'asséner des vérités et de ne jamais accepter des arguments différents : seul toi détient la raison, les autres sont aveuglés par des
fantasmes et des
peurs.
Ensuite, simplification extrême encore, quand tu mets dans le même sac le CTL, le nucléaire, l'éolien, le solaire. C'est totalement aberrant. Certaines de ces énergies permettent de produire de l'électricité, forme d'énergie précieuse et non stockable. A l'inverse, le CTL est l'une des rares solutions pour produire un liquide immédiatement substituable à l'essence et au gazole. Certaines sont déjà matures et très développées, d'autres encore au stade du prototype industriel.
Pour une raison simplissime :
Il n'y aura JAMAIS de demande durable importante pour des énergies chères, qu'elles qu'elles soient
Encore du simplisme. Et même du simplissisme !
Pour prendre seulement deux contre-exemples :
- le nucléaire permet (à l'heure actuelle) de produire de l'électricité bon marché. Il s'est développé, il se développe encore actuellement... C'est donc aberrant de le mettre dans le paquet des énergies chères vouées à ne pas se développer.
- le solaire thermique permet de produire très facilement de l'eau chaude sanitaire et, à peine plus difficilement, contribuer au chauffage des bâtiments. C'est (potentiellement) simple et bon marché. Il n'y a qu'à voir l'utilisation (déjà forte et en plein boom) de cette technologie dans de nombreux pays ensoleillés pour voir à quel point il est absurde de dire que c'est une énergie chère qui ne pourra pas se développer massivement. Ne considérer le solaire thermique que sous la forme hi-tech et très chère que l'on connaît en France ou en Allemagne, pour en déduire des généralisations totalement abusives, c'est
cela qui relève du fantasme, mon cher Gilles.
A vue de nez, je dirais que la moitié de l'humanité habite dans des zones suffisamment ensoleillées pour utiliser du solaire thermique "bon marché". C'est donc totalement absurde de le ranger dans les énergies chères pour lesquelles il n'y aurait jamais de demande durable et importante.
Enfin, comme le souligne Aerobar, le développement de telle ou telle forme d'énergie ne résulte pas toujours d'un simple effet d'offre et de demande. En France, la grande hydraulique puis le nucléaire ont été developpés par des décisions politiques. D'ailleurs, quand l'Iran développe le nucléaire civil, il n'y a pas grand monde pour considérer que ce pays cherche simplement à répondre à son équilibre offre/demande d'énergie.
Il n'y a pas de demande "en soi" d'énergie, il y a juste une consommation opportuniste d'énergie bon marché quand elle est disponible.
Mais enfin, est-ce que tu te relis ???
Il n'y a pas de demande "en soi" d'énergie
(...)
Et sinon, on s'en passe.
Mais comment peut-on écrire des conneries pareilles ? Bien sûr que si, il y a une demande "en soi" d'énergie. L'être humain a besoin d'énergie, à de nombreux points de vue. Il a besoin de nourriture, dérivée de la photosynthèse, donc de l'énergie solaire. Il a un besoin vital, pour une partie de l'humanité, et important pour son confort, pour une autre partie de l'humanité, de chauffage. Au-delà du strict besoin indispensable à la survie, l'homme tel que nous le connaissons a besoin d'eau chaude sanitaire, d'éclairage artificiel, de force mécanique pour les divers travaux. L'homme a, chevillée au corps, la tendance à augmenter son confort et à diminuer l'insécurité de son existence, et cela entraîne une forte demande "en soi" d'énergie.
Quand on ne recourt par aux énergies fossiles, on recourt à la force animale (dérivée de la photosynthèse donc de l'énergie solaire), à l'esclavage (idem) et à la biomasse (idem) pour ces besoins.
Il faudrait des travaux complexes pour connaître à combien l'homme des diverses époques préhistoriques puis historiques était prêt à "payer" (en temps de travail, par exemple) pour les différentes sources d'énergie qu'il utilisait. A mon avis, plus cher qu'aujourd'hui. Ce qui montre bien l'importance de la "demande en soi" d'énergie et le fait que cette demande ne s'éteindra pas avec le renchérissement de l'énergie.
Si les fossiles ne couvrent pas la "demande en soi" d'énergie, ou du moins pas de manière bon marché, on reviendra à ces formes d'énergie : esclavage, force animale, biomasse, etc. Et avec 6 milliards (edit) d'être humains, on va vers la déforestation et les diverses catastrophes qui l'accompagnent. Au fur et à mesure de l'épuisement des forêt et du pétrole, bien sûr, la demande va se tasser. Mais elle ne va pas disparaître, et surtout, cette demande supportera des prix élevés de l'énergie, car il y a bien une demande "en soi" d'énergie, l'homme ayant naturellement tendance à vouloir augmenter son confort et diminuer sa précarité.
Pour conclure, et pour te retourner la politesse, tu as le
fantasme d'un monde
simple régi par
l'équilibre offre/demande du pétrole. Eh bien, c'est simpliste, c'est faux, c'est aberrant. Le monde est complexe, l'homme est complexe et il n'est pas possible de décrire le futur avec des modèles simplistes.
C'est bien la raison pour laquelle je ne suis pas intéressé pour connaître tes analyses sur l'énergie, et je vais donc retourner avec bonheur et soulagement à un Oléocène où tes contributions n'apparaissent pas.
Le fond de l'air est frais.