On en reviens toujours à la même chose. C'est quoi une catastrophe, c'est quoi un drame ?GillesH38 a écrit : ↑21 sept. 2018, 01:59bon pour être un peu plus concret : en admettant la validité des modèles climatiques (vous voyez que je ne suis pas spécialement hérétique !), pour quelle courbe pensez vous qu'on aurait à la fois "un pic de pétrole dramatique et un RCA catastrophique concomitant" ?
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Notre espèce n'a pu devenir ubiquitaire , et au delà, les sociétés européennes qui ont permis l'émergence de la civilisation thermique actuelle n'ont émergées qu'à la faveur de conditions climatiques extrêmement stables et favorables. Les variations de températures en 2000 ans furent finalement limitées par rapport aux variations prévues, notamment dans les scénarios médians.
De là, on peut évoquer plusieurs éléments :
- Une civilisation repose d'abord sur le gite et couvert pour sa population. Dans l'histoire on ne trouve pas de civilisation sans stabilité climatique. A vrai dire, dans l'histoire, on connait pas mal de civilisations disparues a cause de changements climatiques locaux et durable : "L'optimum médiéval" ne fut optimum qu'en europe (et encore, on pourrait en reparler), aux amériques il correspond a des périodes de sècheresses qui ont causé l'effondrement des civilisations pré incas. (Et c'était pas "propre"...)
- Selon toute vraisemblance, les variations attendues dans le siècle a venir sont d'une autre échelle que celles vécues lors de cet optimum médiéval : elles seront plus intenses, plus brutales, et avec une population 30 fois plus nombreuse.
- L'abondance de fossiles agit comme un bouclier primaire contre la variation météorologique et climatique : mécanisation agricole, irrigation, commerce intercontinental, et autres joyeusetés du monde moderne (habitat fiable, chauffé et climatisé): on est bien plus efficace pour produire "gite et couvert".
Mon opinion fondée sur ce qui précède :
La fin des fossiles est un problème fondamental en soi. La fin les fossiles abondants dans ce siècle c'est à l'échelle de quelques siècles revenir à un niveau technologique du 18e-19e. Je le pense vraiment.
Les effets de tout ces bons fossiles sont d'autant plus ravageurs qu'ils nous ont amené à négliger et oublier des cultures de subsistance pluri-millénaires. On doit pas avoir 50 personnes en France capable de mener une fenaison ou une récolte de blé à la manière du 19e, et encore moins l'organisation sociale.
En outre, les coproduits de la grande consommation de fossile : pollutions persistantes, sols artificialisés, etc... sont ingérables sans les fossiles : on ne retransformera pas les banlieues actuelles de paris en champs. Sans pétrole, ses étendues sont de futurs no man's land peu fréquentables. On y pillera éventuellement les ressources genre gypse, cuivre, alu, verre clair.
Bref, effectivement, sans fossiles, on se prépare une apocalypse. Pas forcément en 3 ans, mais une apocalypse à coup sûr.
Maintenant, si on met un gros coup de thermostat sur tout ça, probablement plus intense que ce qu'une civilisation n'a jamais enduré, je n'ose pas envisager ce que ça peut donner.
Encore une fois, on aura pas l'un ou l'autre, on aura les deux : il fera chaud (et plus variable, j'en ai déjà parlé, en outre on a des traces historiques de variabilité accrue lors de l'optimum médiéval notamment) pour longtemps, et on aura plus de pétrole pour toujours.