Jeudi a écrit : ↑09 juil. 2020, 23:55
C’est une façon de dire que j’ai lu leur article (pas toi donc...), leurs sources, et que bien entendu c’est n’importe quoi. Il citent trois auteurs en s’extasiant que les trois tombent sur des chiffres similaires. Dans le lot il y en a un qui part des réserves 2P, puis divise par cinq parce que les chiffres officiels sont sûrement truqués. Un autre décide plutôt de diviser par trois par un raisonnement abscons sur l’intégrale, et l’article que tu cites s’extasie que diviser par 5 ou par 3 donne à peu près le même résultat... en négligeant que les arguments pour le faire sont incompatibles, donc s’ils ont raison ce serait une division par 15 et on tomberait à peu près au chiffre de ce qui a déjà été extrait.

On peut penser ce qu’on veut de Jancovici, mais le fait est qu’il ne trafique pas ses chiffres (même dans ses corrélations, puisqu’il ne calcule aucune statistique!).
bah bien sur que si j'ai lu l'article de blog (qui n'a qu'un auteur donc je ne sais pas pourquoi tu dis "leur" article si tu l'as lu. Je n'ai pas fait une analyse critique de la méthodologie de chacune des sources. Je suppose que tu as fait aussi une analyse aussi pénétrante de la façon dont les sources de Jancovici ont travaillé pour être aussi sûr de la fiabilité de leurs chiffres ?
Moi je trouve que les catégories de Jancovici sont peu claires. Déjà sur le vocabulaire il emploie parfois ressources parfois réserves. Il y a parfois 3 catégories et parfois 2. Il est difficile de comprendre comment comparer les différentes estimations parce qu'on ne sait pas vraiment à quelles catégories elles se réfèrent. Ton chiffre de 5000 Gt n'est apparemment tiré que de son graphique simplifié qu'il décrit lui même par
"Du coup, il est aujourd’hui assez difficile de disposer d’une valeur – fiable de préférence – sur la quantité totale de ressources en charbon pour la planète dans son ensemble, avec une définition unique. Le graphique ci-dessous donne néanmoins une idée des ordres de grandeur dont on parle."
C'est un ordre de grandeur (et tu te moques de l'imprécision des autres estimations !) de catégories peu claires :
les réserves ultimes d’une zone correspondent à la totalité du charbon qui peut être extrait d’une zone (qui peut être la planète dans son ensemble). Il s’agit donc du cumul de l’extraction si la seule limite aux opérations minières est technico-économique en « économie ouverte » (pas de conflit, d’interdiction ou de réglementation forte, etc). On utilise aussi l’expression ressources récupérables pour désigner la même valeur. Comme pour le pétrole, les réserves ultimes restantes correspondent aux réserves ultimes moins ce qui a déjà été extrait.
enfin les réserves 2P correspondent à l’évaluation la plus probable, ex-ante, des réserves ultimes.
ah mais si les réserves 2P correspondent à l'évaluation "la plus probable" des réserves ultimes, c'est quoi alors le chiffre donné des réserves ultimes ? une borne supérieure du montant limitée marginalement par l'estimation dont la probabilité est jugée comme à la limite de vraisemblance raisonnable ? 1% , 5 % ? donc l'estimation en fait "la plus improbable" ?
note que ce chiffre de 5000 Gt qui correspondait à un R/P d'environ 800 ans n'est repris par aucun auteur qu'il cite apres (en particulier Bauquis)
D'autre part à t'entendre on s'attend à un pic de la demande de fossiles proche grâce à toutes les merveilles technologiques qui vont bientôt rendre la production d'électricité fossile ringarde : tu as cité la fable du pot de terre (que je connaissais comme celle de la marmite , citée par Freud), mais toi ton raisonnement est du même type : on ne manquera pas de fossiles car d'une part on va très vite savoir s'en passer, et d'autre part les réserves sont bien plus grandes que ce qu'on croit ! Mais si on a un pic de la demande logiquement le prix s'écroule (comme ce qu'il se passe maintenant), et la production baisse non pas parce qu'il n'y en a plus mais parce que ça devient économiquement inintéressant à produire - mais ça ça veut dire logiquement qu'on produit au total MOINS que les réserves prouvées actuelles, ce qui est logique puisque le pic arrive plus tôt que le pic géologique.
Autrement dit :
* soit le pic arrive
plus tôt que le pic déduit des réserves actuellement rentables, le montant total est inférieur à celui actuellement estimé, pic de la demande donc, le prix est devenu trop bas pour intéresser les vendeurs.
* soit le pic arrive après ou en même temps que celui prévu avec les réserves, le montant est égal ou supérieur, mais ça veut dire qu'on a eu besoin d'aller en chercher de plus en plus et que c'est le prix élevé qui a finit par décourager les clients : pic de l'offre donc, le prix est devenu trop haut pour les acheteurs, avec probablement des conséquences économiques graves puisque ça veut dire qu'on n'est pas arrivé à le remplacer.
Quand on te lit, suivant ton humeur, tu es sur que ce sera l'un ...ou l'autre !
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".