Bon ok. Jusqu'à présent, je voyais les vaccins comme une prophylaxie qui réduisait la probabilité de transmission. Enfin, actuellement c'est le cas. Ce qui permet d'envisager une immunité collective (pour autant qu'il y ait suffisamment de personnes vaccinées) faisant que le Reff est cantonné en-dessous de 1.
Depuis 2 mois et 10 jours, le Reff en Israël se situe en-dessous de 0.7 en alors que leur société est largement ouverte, ce qui ne s'est vu nulle part ailleurs. Même lors du printemps 2020, c'était seulement pendant un mois que ça s'est produit en France.
Du coup, ça me semblait assez clair personnellement que se faire vacciner était un acte altruiste, càd que ça permettait avant tout de réduire la circulation du virus. Mais le virus va continuer d'évoluer, et j'estime très probable le fait que les personnes vaccinées vont pouvoir être infectées et transmettre un variant à un moment donné. C'est du moins l'avis d'un expert qui estime que l'évolution du SARS-Cov-2 va converger vers de tels variants.
Ce qui ne signifie absolument pas qu'il serait plus virulent ou qu'on repartirait de 0. Le système immunitaire continue de protéger de la maladie et des formes graves. Par contre, la circulation du virus reprendrais.
Dans un tel contexte, l'immunité collective ne jouerait plus vraiment sont rôle, et c'est la protection individuelle qui compte. Dans le sondage que j'ai créé, la majorité a voté d'ailleurs dans une logique de protection individuelle. Et c'est bien l'objectif d'un vaccin à titre individuel, empêcher pour soi le développement d'une forme grave de la maladie. La probabilité d'avoir besoin d'une hospitalisation en cas d'infection, même à 30 ans, n'est pas nulle. Et on a vu qu'une circulation élevée du virus provoquait des tensions élevées du système hospitalier.
Même sans l'aspect d'immunité collective, le vaccin a aussi des objectifs collectifs. En Suisse, les buts de la vaccination sont les suivants:
réduire les formes sévères de la maladie et les décès
assurer l'approvisionnement en soins
limiter les effets négatifs de la pandémie de coronavirus sur les plans sanitaire, psychique, social et économique.
Je comprend, du coup, une part de l'hésitation vaccinale. Si on ne se sent pas en danger personnellement par le virus, le vaccin peut ne pas paraître nécessaire. Mais c'est quand même un peu une loterie. Perso, je trouverais assez con de ma part d'encombrer les hôpitaux avec des soins coûteux alors qu'on m'a offert une protection relativement bon marché.
On n'a jamais suivi de manière aussi intense (par des tests à grande échelle) une épidémie de grippe. On sait que l'incidence augmente à partir l'automne et qu'on constate un pic de grippe en hiver (janvier-mars), mais on ne sait pas combien de personnes sont infectées sans développer de symptômes (cas asymptomatiques). Une étude récente évalue à 50% (Afrique du Sud entre 2017-2018)
https://www.thelancet.com/journals/lang ... 8/fulltext
Je sais que j'ai été déjà confronté à la grippe, et j'imagine que mon système immunitaire est entraîné. Ce n'était pas le cas du SARS-CoV-2. Raison pour laquelle, encore une fois, je prends le vaccin.
Edit: Dans ce contexte, je mets quand même en doute la pertinence de vacciner les enfants. Ou du moins les moins de 12 ans. Vu que l'objectif, là, est essentiellement de réduire la transmission.