LeLama a écrit : ↑Hier, 16:34
Non, il y a eu juste qq mesures a l'epoque. Il y a eu bcp bcp de jus de cerveau, et qq mesures. Les gens ne pouvaient pas traiter bcp de mesures, parce que chaque calcul prenait un temps tres long. C'est depuis les ordinateurs que les mesures et les calculs sont devenus predominants en science.
Je ne sais si j'en ai deja parlé pour les calculs faramineux. Ceux de Prony avec sa "manufacture du logarithme ...sont un drole d'exemple ......qui a aboutit a envisager une mécanique ancêtre des ordinateurs .....J'ai ds mon stock un manuscrit (inscrit "2e manuscrit" et J L L /Jérome de La Lande) ave les calculs manuscrits de 1 à 20 000 , à 10 décimales ....J'ai mis 4 heures a trouver ce que c'était (il m'aurait fallu 4 vies sans ordi !)
https://helios2.mi.parisdescartes.fr/~g ... ode31.html
""""«Je ferai mes calculs comme on fait des épingles» décide Prony. Ainsi naquit la «Manufacture à Logarithmes4». Prony organisa le travail en trois groupes. Le premier était celui des mathématiciens (parmi lesquels Legendre), chargés d'établir les formules d'approximation polynomiale garantissant la précision souhaitée, de calculer les tables de différences, bref d'établir les algorithmes de calcul. Le deuxième groupe organisait les calculs pour le troisième, en préparant des formulaires destinés à recevoir les résultats intermédiaires. Il compilait ensuite les valeurs obtenues et réalisait le manuscrit définitif. Le troisième groupe était celui des calculateurs, qui passaient leurs journées à effectuer les additions prescrites et à en noter les résultats. Il est difficile de savoir exactement combien il y eut de ces calculateurs, probablement plusieurs dizaines. Ils étaient répartis en deux groupes, produisant deux manuscrits originaux dont les résultats furent ensuite confrontés pour détecter les erreurs. La Manufacture à Logarithmes fit merveille : à raison de plusieurs centaines de valeurs calculées par jour, avec des précisions allant jusqu'à 24 chiffres, plusieurs milliers de pages furent produites. Le Comité de Salut Public avait décrété le 11 mai 1794 que 10000 exemplaires des tables devraient être imprimés aux frais de la République. Ils ne sont jamais sortis : les problèmes politiques, les coûts et les difficultés techniques de l'entreprise s'accumulant, les tables ne dépassèrent pas le stade des deux manuscrits qui nous sont parvenus. Même si elle ne déboucha sur aucune utilisation pratique, cette extraordinaire entreprise eut néanmoins une influence indirecte sur l'histoire de l'informatique. L'anglais Charles Babbage (1791-1871), lui même auteur de tables de logarithmes, en avait eu connaissance. Il avait conçu l'idée de remplacer les calculateurs de Prony par les rouages d'une machine : sa «machine à différences» devait supprimer toute intervention humaine source d'erreurs, et réaliser l'ensemble des opérations jusqu'à composer automatiquement les matrices des pages pour l'impression des tables. Cette machine ne vit jamais le jour du vivant de son inventeur, pas plus que la «machine analytique», beaucoup plus ambitieuse, qu'il conçut ensuite : dommage, elle aurait été le premier ordinateur.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)