C'est un exposé auquel j'adhère et qui correspond bien à ce que m'ont décrit les "anciens" quand j'étais en Afrique. Voici leur description : En gros, au début du XX° siècle et avant on vivait pas vieux, c'était pas toujours rose, il y avait des disettes, voire des famines mais on vivait ainsi depuis des siècles avec 0.00 $ de revenu. Et on avait pas le sentiment d'être malheureux.Yves a écrit : extraits :
En deux mots : ce que nous occidentaux appelons pauvreté n'est que la situation de la majorité de l'humanité pendant la quasi totalité de son existence, c'est à dire une situation ou la capacité de survie est directement entre les mains de ceux qui en ont besoin.
La différence avec la misère est que le misérable n'a plus le pouvoir de produire sa propre subsistance, il dépend pour cela d'un autre.
Qu'importe pour un paysans autosuffisant en nourriture de vivre avec moins de 1$ par jour, puisqu'il produit directement , sans passer par un circuit économique monétarisé ce dont il a besoin (surplus échangés contre services , outils ..). En revanche le misérable, lui, doit acheter sa nourriture, en général dans des circuits occidentalisés, et donc ces 1 ou 2 $ lui sont plus que précieux.
Il faut comprendre que l'humanité a survécu et s'est développé dans ce que nous nommons aujourd'hui "la pauvreté", mais que c'est la civilisation occidentale industrielle qui a fait augmenter le nombre de miséreux.
Ces gens sont effectivement sous le seuil de pauvreté selon les critères économiques occidentaux, mais ces critère n'on de sens que pour signifier que ces gens sont hors du circuit économique occidental, pas qu'il sont misérables, au contraire, puisqu'ils détiennent les moyens de leurs subsistance. Ces gens là n'ont généralement pas besoin d'aide alimentaire (les famines liés au climat sont aujourd'hui bien moins fréquentes que les famines volontairement provoqué par la guerre, cf ce qui se passe en Somalie), ils n'utilisent pas d'engrais hors ce qu'il recyclent (fumier de poule par ex), et produisent depuis des générations leurs propres semences, variées , nombreuses, naturellement adaptées au conditions locales, suffisamment diversifiés pour que des conditions climatiques mauvaises permettent quand même une récolte sur certaines espèces, même si d'autres ne donnent rien, des plantes rustiques et robustes qui tolèrent le manque d'eau, les sols pauvres les parasites, des plantes dont le rendement ne s'effondre pas si les conditions varie un tant soit peu d'un optimal qui n'est ailleurs maintenu que de manière artificiel, bref, ils ont un système de semence "breveté par plusieurs millénaires d'utilisation" et dont les fondements sont à l'opposé de ce que les semenciers modernes préconisent.
Pour de nombreux "pauvres", la disparition immédiates du pétrole serait plutôt un soulagement , car elle diminuerait la pression (sur les terres par exemple) qu'exerce contre lui le modèle économique occidental.
Pauvres donc, mais pas misérables.
Maintenant, je vais ajouter quelques "détails" qui rendent la situation actuelle ingérable.
L'énergie abondante et la civilisation industrielle a apporter des "bienfaits" : médicaments, soins, outils perfectionnés. Il suffit de relire l'histoire du Dr Schweitzer (peut importe que cela soit un mythe ou une réalité).
De même, en cas de famine, on apportait une aide d'urgence, grâce au pétrole.
Du coup, la mortalité a baissé et la population a explosé.
Mais la densité de population atteinte est incompatible avec le mode de vie "traditionnel". D'où une dégradation vertigineuse des terres et des écosystèmes avec une chute de la production agricole. Il suffit de voir les "terres rouges" de Madagascar.
Ainsi, des "pauvres" deviennent des "miséreux" même en trimant comme des forcenés.
Nous avons dépassé le point de non retour dans ces régions d'Afrique. Et il me semble (à vérifier) que cela est aussi vrai pour pas mal d'autres régions à travers le monde.
il y a quand même des régions du monde (la France par exemple) où l'explosion démographique a été contenu (un facteur 2 seulement en 2-3 siècles). Dans ces régions la situation est peut être gérable. Mais c'est une minorité.
Nous sommes donc dans une impasse : avec le pétrole il est suicidaire de continuer, sans le pétrole on meurt ...