Après le Pic : une synthèse des hypothèses de déclin

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

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sceptique
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par sceptique » 22 sept. 2009, 22:54

parisse a écrit :
sceptique a écrit : Effectivement, il y a le précédent du nucléaire français dans les années 70. Mais il me semble que :
- le baril n'est pas resté durablement haut.
Je ne comprends plus votre raisonnement, je croyais que vous défendiez le point de vue que c'était la crise et la récession qui empêchait tout investissement dans les alternatives au pétrole.
Je montre simplement la différence entre les années 70 et maintenant !
Ben non, justement le but c'est de remplacer le pétrole! C'est quand le pétrole est cher que les gens s'inquiètent de remplacer leur chauffage au fuel par une pompe à chaleur ou des panneaux solaires.
Ceux qui le peuvent ! Malheureusement avec la crise quasi permanente qui nous attend beaucoup de gens (tous les néo-chomeurs) ne vont pas investir dans des panneaux solaires. Ils vont simplement essayer de survivre. Il suffit de se rappeler la France occupée en 1940 : les gens ne se chauffaient plus, tout simplement.
J'espère, et je pense que l'on n'en arrivera pas à ce stade (du moins pas tout de suite). Mais dans un tel climat qui va se lancer dans des investissements aussi importants ?

Je le répète, pour faire tout cela : nucléaire, ENr, etc .. il faut une économie saine avec une bonne croissance mais cela nécessite du pétrole abondant et pas cher.

Le rapport Hirsch l'indique bien : pour se prémunir contre le PO, il faut investir dans les alternatives 20 ans avant quand le pétrole coule encore à flot.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par Yves » 22 sept. 2009, 23:03

sceptique a écrit :J'avoue que pour des pays à économie dirigée il est plus difficile de se faire une idée. Mais le passé a tendance à nous montrer que ces économies étaient loin d'être efficaces. Par exemple, les subventions finissent par des pénuries : c'est pas cher, mais il n'y en a plus !
Certes, mais cette histoire d'efficacité, c'est comparativement à une économie non dirigée, celle qui cherche à faire des profits. Et dans le passé historique. Disons que dans un monde où il est possible de faire des profits, une économie dirigée est de facto un mauvais choix.

Mais dans un monde où il ne serait plus possible de faire du profit en extrayant massivement un mauvait pétrole, alors les seuls qui pourraient le faire sont les économies dirigées.
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par sceptique » 22 sept. 2009, 23:17

energy_isere a écrit :malgré la crise de 2008-2009 ll y a eu décision de lancer l' EPR de Penly, (et les Chinois poursuivent aussi leurs projets EPR) et l' industrie du photovoltaique et des éoliennes (mondiale) est bien vivante méme si elle s' est pris un coup de decelerateur sur 2009. Mais malgré cela leur chiffre de production 2009 reste bien supérieur à ceux de mettons de l' année 2006. (Faudra attendre les stats en Q1 2010 pour savoir).
Dans le photovoltaique le cout en $/watt diminue d' année en année malgré la hausse du pétrole.

Evidemment si la situation du baril du fait d' infames spéculateurs revenait à 150 $ comme en Aout 2008, mais sur plusieurs mois d' affilée, ca pertuberait un peu les choses.

Une exception à ce que je raconte, les Sud AFricains ont renoncés à leur investissements dans des centrales nukes pour des centrales à Charbon moins chéres, employant leur propre charbon national.
Disons que pour le moment on en est seulement aux prémisses de la grande crise énergétique. Et pourtant, comme tu l'indiques on note déjà, ici où là, quelques coups de freins dans les investissements.
Par exemple, le photovoltaïque est encore marginal. Pour atteindre une production significative il faudrait accentuer l'accélération des dernières années. Or, on commence à freiner ...

Il faut bien voir que, en France, toute la croissance de la production d'énergie ces dernières années ne sert qu'à alimenter une consommation folle : la majorité des gens ne pense qu'à gagner plus pour acheter une maison plus grande, plus de voitures plus grandes, plus de meubles, d'ordinateurs fréquemment renouvelés pour cause d'obsolescence, partir en vacances plus loin ...

Tout cela n'est possible que grâce à la croissance quasi-continue de notre société. Et au fait que même les plus démunis peuvent (pouvaient ?) consommer un minimum.

Que va-t-il se passer après plusieurs années de récession et un chômage massif ? La consommation populaire va s'effondrer et avec elle la demande en énergie.

Dans ces conditions, les gens en difficulté vont se rabattre sur des solutions simples et éprouvées pour pallier au plus pressé (ton exemple de l'Afrique du Sud). Un autre exemple (pendant la guerre, puis jusque dans les années 50-55) :
Pour le chauffage les familles se regroupaient dans une seule pièce chauffée par un simple poêle avec quelques bûches. Le chauffage central était considéré comme un luxe.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par sceptique » 23 sept. 2009, 00:16

Yves a écrit :Certes, mais cette histoire d'efficacité, c'est comparativement à une économie non dirigée, celle qui cherche à faire des profits. Et dans le passé historique. Disons que dans un monde où il est possible de faire des profits, une économie dirigée est de facto un mauvais choix.

Mais dans un monde où il ne serait plus possible de faire du profit en extrayant massivement un mauvais pétrole, alors les seuls qui pourraient le faire sont les économies dirigées.
Et dans un scénario de récession généralisée (voir ci-dessus) quel serait l'usage de ce mauvais pétrole qui aura demandé une grande partie de la production industrielle résiduelle pour son extraction ? Faire rouler les voitures de la Nomenklatura ? :-D
C'était le cas de la Chine de Mao lors du "Grand Bond en avant". Tout pour une production industrielle à l'usage exclusif de l'armée et des dirigeants. Quant au peuple ...

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par Glycogène » 23 sept. 2009, 00:30

Pierre M. Boriliens a écrit :en Chine, de toutes façons, il n'y avait pas de voitures et très peu d'industrie, avec ou sans grand bond en avant ! Pas plus qu'il n'y en avait ici, au temps de la guerre de 14 !
Ah ben si :
- En 14, il y avait une industrie, et même trop, vu qu'il a fallu une guerre pour écouler les surplus.
- En 14, il y avait des voitures et des camions : c'est entre autre ça qui a fait la différence à la fin de la guerre.

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Re: Après le Pic : une synthèse des hypothèses de déclin

Message par GillesH38 » 23 sept. 2009, 07:50

parisse a écrit : Je suis bien d'accord qu'il faut évaluer les chances de pouvoir fonctionner avec des renouvelables seuls et à quel niveau, et c'est bien pour ça que j'essaie de déterminer combien de Mtep/an on peut espérer avoir de chacun des renouvelables avec les technos actuelles. Mais dire d'emblée que ça s'apparente à gagner au loto, ça s'apparente à de la croyance pour moi.
mais je remarque juste que "les technos actuelles" ne sont viables qu'avec un environnement baignant des fossiles bon marché !!!

quand tu prévois d'installer une éolienne, tu ne te poses absolument pas la question de si tu vas pouvoir acheter du cuivre, du plastique, de la peinture, couler du béton, avoir des routes bien asphaltées pour la transporter, etc.... !! c'est tellement évident que c'est abondant à faible coût !!!
oui mais si t'es dans un village africain et que tu te mets dans l'idée d'installer un champ d'éoliennes, ça commence à etre un GROS problème tout ça non? l'estimation que tu fais est absolument non pertinente dans une société sans fossile. Elle te permet juste d'avaluer ce que je disais, le coefficient multiplicateur de 1,1, 1,2 de producton d'énergie avec des fossiles, mais certainement pas de donnner une valeur réaliste de ce que tu peux produire sans fossiles ! Il n'y a strictement aucun élément de réalité , ni observé, ni théorique, qui laisse penser qu'on puisse soutenir économiquement ça sans fossile.
Si il y a une différence fondementale, c'est que quand tu maintiens un système tu bénéficie de ce système, par exemple réseaux, technologies efficaces, etc.. Il est beaucoup plus facile par exemple de transmettre de génération en génération les théories découvertes par nos prédécesseurs que de les redécouvrir de 0. On peut d'ailleurs faire le raisonnement que tu fais avec les renouvelables avec les fossiles avant la révolution industrielle.
il n'y a aucun problème de connaissances théoriques à maintenir, ça dépasse pas la loi de l'induction et la machine à vapeur, je pense pas qu'on les oublie de sitôt :). Je te parle juste du coût d'entretien et de remplacement , qui n'est pas fondamentalement différent du coût de développement. Les fossiles n'ont eu besoin de personne pour se développer d'un facteur 100, à + 2% par an, ça va assez vite en fait !
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Re: Après le Pic : une synthèse des hypothèses de déclin

Message par parisse » 23 sept. 2009, 08:26

GillesH38 a écrit :[
mais je remarque juste que "les technos actuelles" ne sont viables qu'avec un environnement baignant des fossiles bon marché !!!

quand tu prévois d'installer une éolienne, tu ne te poses absolument pas la question de si tu vas pouvoir acheter du cuivre, du plastique, de la peinture, couler du béton, avoir des routes bien asphaltées pour la transporter, etc.... !! c'est tellement évident que c'est abondant à faible coût !!!
Mais c'est exactement ça que je te propose de chiffrer. Quelle est la part d'énergie qui sert aujourd'hui à *maintenir* notre infrastructure, et quelle serait cette part dans un monde avec une infra uniquement renouvelable. Et je redis bien *maintenir*, par exemple quand tu crée une plateforme pour une voie de chemin de fer, elle reste. Je pense que JMJ doit avoir une idée assez précise de ça, en faisant ses bilans carbone.
oui mais si t'es dans un village africain et que tu te mets dans l'idée d'installer un champ d'éoliennes, ça commence à etre un GROS problème tout ça non? l'estimation que tu fais est absolument non pertinente dans une société sans fossile. Elle te permet juste d'avaluer ce que je disais, le coefficient multiplicateur de 1,1, 1,2 de producton d'énergie avec des fossiles, mais certainement pas de donnner une valeur réaliste de ce que tu peux produire sans fossiles !
Parce que tu penses réellement que le coeff multiplicateur des EnR est de l'ordre de 1.1 ou 1.2? Si c'est réellement ça, alors je suis d'accord ce sera très difficile de maintenir une infra renouvelable au niveau industriel, mais franchement j'aimerais avoir tes sources de calcul pour arriver à un tel chiffre. La plupart des calculs que j'ai vus donnent plutot des coeff multiplicateurs de l'ordre de 10. En tout cas, on a largement le temps avec les fossiles qui restent d'affiner les calculs plutot que de partir du principe que c'est foutu d'avance.
il n'y a aucun problème de connaissances théoriques à maintenir, ça dépasse pas la loi de l'induction et la machine à vapeur, je pense pas qu'on les oublie de sitôt :). Je te parle juste du coût d'entretien et de remplacement , qui n'est pas fondamentalement différent du coût de développement. Les fossiles n'ont eu besoin de personne pour se développer d'un facteur 100, à + 2% par an, ça va assez vite en fait !
Ben si, c'est très différent de créer et de maintenir, justement parce que tu bénéficies du coefficient multiplicateur quand tu maintiens, pas quand tu crée ex-nihilo (c'était la raison de mon analogie avec la création d'un programme ex-nihilo ou depuis une autre plateforme). Et les fossiles sont connus depuis au moins 1000 ans avant JC, mais les technologies pour les utiliser en masse depuis environ 2 siècles.

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Re: Après le Pic : une synthèse des hypothèses de déclin

Message par GillesH38 » 23 sept. 2009, 09:16

parisse a écrit : Mais c'est exactement ça que je te propose de chiffrer. Quelle est la part d'énergie qui sert aujourd'hui à *maintenir* notre infrastructure, et quelle serait cette part dans un monde avec une infra uniquement renouvelable. Et je redis bien *maintenir*, par exemple quand tu crée une plateforme pour une voie de chemin de fer, elle reste. Je pense que JMJ doit avoir une idée assez précise de ça, en faisant ses bilans carbone.
mais énormément de cette "part d'energie" n'est pas constitué par de l'électricité, mais par de l'acier, de la métallurgie , du béton, des transports, qui seraient beaucoup plus chers voire meme impossibles sans fossiles; ce n'est PAS un probleme de kWh, sinon il n'y a aucun probleme en principe à couvrir tous les besoins avec du solaire !!! c'est juste que tout ne se fait pas à l'électricité et au chauffage solaire, et dans des secteurs absolument indispensables à l'industrie. Les remplacements de fossiles seraient hors de prix, et il n'est meme pas sur que l'EROEI final soit >1 si on devait tout construire sans fossile.

Parce que tu penses réellement que le coeff multiplicateur des EnR est de l'ordre de 1.1 ou 1.2? Si c'est réellement ça, alors je suis d'accord ce sera très difficile de maintenir une infra renouvelable au niveau industriel, mais franchement j'aimerais avoir tes sources de calcul pour arriver à un tel chiffre. La plupart des calculs que j'ai vus donnent plutot des coeff multiplicateurs de l'ordre de 10. En tout cas, on a largement le temps avec les fossiles qui restent d'affiner les calculs plutot que de partir du principe que c'est foutu d'avance.
là il y a un petit quiproquo :) je ne parle pas du coefficient multilplicatif de la part des fossiles consacrée à fabriquer les renouvelables, mais du coefficient multiplicatif global une fois qu'on tient compte aussi de tout ce qui n'est pas remplaçable, transports, sidérurgie, etc.... : les renouvelables ne font que 5 % du total, essentiellement hydraulique, donc on n'est actuellement qu'à 1,05. (+ 5% de nucléaire). Atteindre 20 % de renouvelable pour l'électricité est déjà bien; mais ça ferait encore moins de 10 % du total.

La production d'électricité ne sert elle même que dans une société avec des appareils électriques, c'est idiot mais c'est comme ça ! or les appareils électriques sont en général fabriqués avec des fossiles , ne serait ce que pour le métal et le plastique. Ce n'est pas parce que les frigos ne sont pas chers chez Darty que c'est facile à fabriquer sans fossile !!!!!

et même maintenant, tu ne peux pas construire un frigo avec des techniques traditionnelles sans fossiles. Enfin moi, je sais pas faire.
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Re: Après le Pic : une synthèse des hypothèses de déclin

Message par parisse » 23 sept. 2009, 14:48

Donc on est d'accord que ce n'est pas un probleme energetique. On en arrive alors a savoir ce qu'on peut faire avec la biomasse. Et la, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup de recherche dans ce domaine. Et il risque de ne pas y en avoir avant longtemps, tout simplement parce que si on se sert de fossiles uniquement en usage non directement energetique, il y en a plethore, et pour longtemps puisque par exemple tous les petroles non conventionnels peuvent alors servir, de meme que les oil shale et bien sur tout le charbon... C'est donc une question interessante mais qui sort completement de la problematique resoudre la crise du au PO.
Sur le coeff multiplicatif, je ne suis pas d'accord avec ta definition, ce n'est pas (EnR+fossiles)/fossiles, mais soit l'EROEI (mais ca ne tient pas compte de l'utilisation reelle des fossiles) soit mieux (EnR net)/(input fossile pour produire ces EnR).

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par transhuman » 23 sept. 2009, 16:20

Pierre M. Boriliens a écrit :...
....
(A titre d'exemple, je viens de trouver dans ma boîte aux lettres un catalogue, - ikea, je crois -, de bien 3-400 pages, papier glacé, quadrichromie. Moi, je jette ça sans même regarder ce que c'est, mais s'ils le font, c'est qu'il y en a quand même qui regardent... ce qui ravive la tentation d'aller acheter un truc, pour x raisons ou même sans, et même pas forcément un meuble, mais autre chose ailleurs, éventuellement).
Bonjour,

Je trouve l'exemple très bon car celà va bien au delà de la simple pub.

Contrairement à ce que vous ( collectivement, pas just Pierre ) semblez penser, la plupart ( c-a-d la majorité ) des gens ne pensent pas qu'à consommer et donc vont chez Ikea.
Non, la plupart des gens souhaitent obtenir aisément un meuble pas trop cher, facile à caser au sein de leur ameublement existant.
Et la plupart des gens ne connaissent pas suffisamment leur région pour pouvoir s'adresser à d'autres magasins que ceux signalés à la fois par des grandes enseignes bien visibles et de grosses ( et couteuses ) campagnes de pub.

Là où le système est redoutable c'est que ce système par l'exploitation outrancière des travailleurs en tout genre ( et le secteur commercial/distribution est l'un des pires ) ne laisse pas de temps aux familles pour découvrir leur lieu d'habitat suffisamment pour pouvoir s'adresser à d'autres types de magasins.
Pour beaucoup de gens, et j'en suis, il faut pouvoir répondre aux besoins familiaux dans le seul espace de "temps libre" restant : le week end. La semaine même si les horaires le permettent on est trop fatigué pour celà sans compter une autoformation professionnelle quasi permanente pour rester employable et bien sur bien passée sous silence.

Bref en clair tu peux avoir envie de meubles convenables, en bois correctement assemblé et malgré tout te retrouver chez Confo puis chez ikéa et finir à Darty parce que l'enfant devient ado et que tu ne dispose que du samedi pour t'occuper de sa chambre et du dimanche pour monter les meubles ....

Amha ne voir que la pub et le désir de consommation c'est passé à coté de la moitié du problème : le système "bouffe" les gens, les couples ( cf le nombre de célibataires .... ) , les familles en les exploitant ET en les privant de repères culturels autres que ceux du système de conso de masse .

On parle ici des meubles mais on pourrait prendre le même exemple avec les vêtements :
Comment transformer un jeune ecologiste plutot décroissant en fringuant trentenaire "correctement" habillé de Kiabi à H&M ?
Simple , donnez lui un emploi en dehors de la région où il a fait ses études ( donc loin de ses relations familiales et amicales ), entourez le de gens déjà habillé façon "city mode" ( ex la défense , ou bien plein de zones de bureaux autour des grandes villes ), ne critiquez jamais ses convictions, présentez lui quelques collègues du sexe opposé qui lui indiqueront des magasins "sympas" et laissez faire le temps .....
"...les etudes, ...les filles, ....LA fille, la vie....." B*P : toujours là " : Et le pire est que c'est vrai , ils sont toujours là , sans cesse. C'est ce qui fait leur force.
... Comme des termites ....
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par transhuman » 23 sept. 2009, 16:33

sceptique a écrit :
Le rapport Hirsch l'indique bien : pour se prémunir contre le PO, il faut investir dans les alternatives 20 ans avant quand le pétrole coule encore à flot.
Ou encore, que les pays se désengagent de certains investissements, parce qu'ils leur faut devront préférer assurer leur avenir plutot que de maintenir le statut quo social actuel :

Voir par exemple les propositions US de désarment nucléaire actuelles : Les USA ne pouvant plus financer l'entretien d'une pléthore d'ogives nucléaires, Obama contraint l'US Army a faire des choix! C'est à dire à signifier à un grand nombre de personnels qu'ils peuvent faire un croix sur les possibilités de promotion !

Est ce que celà sera suffisant ? A voir . Mais si il y a quelques centaines d'ogives nucléaires en moins dans le monde alors la crise aura eu un effet largement bénéfique pour l'humanité!
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Re: Après le Pic : une synthèse des hypothèses de déclin

Message par GillesH38 » 24 sept. 2009, 08:02

parisse a écrit :Donc on est d'accord que ce n'est pas un probleme energetique. On en arrive alors a savoir ce qu'on peut faire avec la biomasse. Et la, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup de recherche dans ce domaine. Et il risque de ne pas y en avoir avant longtemps, tout simplement parce que si on se sert de fossiles uniquement en usage non directement energetique, il y en a plethore, et pour longtemps puisque par exemple tous les petroles non conventionnels peuvent alors servir, de meme que les oil shale et bien sur tout le charbon... C'est donc une question interessante mais qui sort completement de la problematique resoudre la crise du au PO.
Il y a pléthore de plein de choses, et d'abord et avant tout d'énergie solaire. Mais la richesse est due à la PRODUCTIVITE economique de l'énergie, pas à sa quantité. La quantité n'est un probleme QUE parce que les énergies les plus productives sont en quantité finie. .

Mais dire "c'est pas grave, si on en manque, y en a plein a coté des moins productives" est une grosse erreur de raisonnement : ce qui est grave, c'est qu'il ne reste plus que des moins productives justement !!!

moins productives, ça veut dire que tout coutera plus cher et qu'on sera moins riche. Tout le monde est d'accord finalement la dessus, puisqu'on dit tous qu'on ne pourra pas continuer à vivre comme maintenant. Maintenant je pose la question de l'état asymptotique, sans fossile, sachant que la courbe réelle devra l'avoir comme asymptote ! et tu connais le théorème des valeurs intermédiaires ... ;-).

Et je dis que suivant toutes mes connaissances , à la fois de la réalité des civilisations, et des réflexions théoriques sur ce qu'on peut faire techniquement, une société sans fossile, meme avec toutes les connaissances actuelles, est bien plus proche des civilisations agricoles traditionnelles que de notre société. Je ne connais non seulement aucune société industrielle sans fossile , mais aucun maoyen théorique de la soutenir avec un ordre de grandeur comparable au notre. Et si c'est là qu'on doit arriver, ça passe forcément par une décroissance continue dans le futur. Je vois pas comment éviter ça.
Sur le coeff multiplicatif, je ne suis pas d'accord avec ta definition, ce n'est pas (EnR+fossiles)/fossiles, mais soit l'EROEI (mais ca ne tient pas compte de l'utilisation reelle des fossiles) soit mieux (EnR net)/(input fossile pour produire ces EnR).
tu ne peux pas ne pas être d'accord, puisque c'est moi qui en parle et que je parle d'autre chose. Je parle de la quantité totale d'énergie sur la quantité totale de fossile, et je dis que cette quantité (appelle la comme tu veux), n'a jamais dépassé 1,2 avec des production énergétique de l'ordre de grandeur de la notre.
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Message par parisse » 24 sept. 2009, 08:32

GillesH38 a écrit : tu ne peux pas ne pas être d'accord, puisque c'est moi qui en parle et que je parle d'autre chose. Je parle de la quantité totale d'énergie sur la quantité totale de fossile, et je dis que cette quantité (appelle la comme tu veux), n'a jamais dépassé 1,2 avec des production énergétique de l'ordre de grandeur de la notre.
Ben si, je peux ne pas être d'accord, car on comparait la mise en place ex nihilo ou à partir des fossiles d'une infra durable en EnR et je dis que ton coeff n'est pas le bon, parce qu'il ne reflète pas et de loin ce qui nous intéresse. En effet, avec ton coeff multiplicateur, tu tiens compte de quantité d'usages qui n'ont absolument rien à voir avec la production d'EnR (par ex. les transports pendulaires pour aller travailler), il a donc un biais extrêmement pessimiste. Et je redis que se référer *uniquement* au passé n'a pas de sens, car bien sur qu'on a utilisé de préférence les fossiles qui coutaient moins cher, mais dans le futur on va bien être obligé d'utiliser moins de fossiles (ce qui va d'ailleurs faire monter ton coeff) et il s'agit de quantifier à quel niveau on sera avec 50% de fossiles en moins, puis 30%, puis asymptotiquement 0%, la question la plus urgente étant à mon avis quel niveau avec 50% de fossiles liquides en moins. Je trouve que ton attitude revient aussi à refuser toute discussion basée sur des faits, par exemple est-ce que les Allemands vont réussir à produire 40% de leurs besoins en EnR en 2030 en utilisant tel ou tel mix énergétique.

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Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par parisse » 24 sept. 2009, 08:35

sceptique a écrit :Cependant, la récession actuelle nous montre que la demande peut vite baisser en cas de récession. Les investisseurs vont donc être à l'avenir plus frileux et hésiter à se lancer dans des projets où les dividendes commencent à tomber vraiment au bout de 10 ans.
Avec les précédents investissements en pétrole comme tu l'indiques, même "technologiques", le "ticket" était moins important et le retour plus rapide.
Problème : ces pétroles se font de plus en plus rares. Et en plus personne ne peut plus prédire l'état de l'économie dans 10 ans ni le cours du baril. Si la crise s'accentue on peut très bien avoir une économie exangue, avec une production de 40 Mb/j peinant à s'écouler à 20$ le baril !
Il suffit simplement que le chômage continue de monter ...
Alors là j'en doute fort, parce que les besoins de la Chine et des autres PVD contrebalanceront la montée du chomage dans les pays de l'OCDE.
D'autre part, les investisseurs déçus par des krach boursiers peuvent très bien se dire qu'investir dans l'or noir, même avec un retour sur investissement de 10 ans, c'est plus sur...

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par GillesH38 » 24 sept. 2009, 10:49

les "besoins", ça n'existe pas dans l'absolu. Le raisonnement "on en a besoin, donc on les produira de toutes façons", c'est la base du raisonnement terraplatiste, mais il est (à mon avis) foncièrement faux, ou alors, si il est vrai, alors ils ont raison : y aura pas de PO avant 2050 !
La raison pour laquelle il est faux, c'est qu'il postule que la croissance est une donnée a priori, et qu'on s'arrange ensuite pour l'alimenter.

Or ce n'est pas vrai : la croissance est par nature un phénomène transitoire, de durée finie, qui n'est que le résultat du fait qu'il existe un potentiel de croissance, et le potentiel de croissance vient lui-même du fait qu'on n'est pas encore à la situation d'équilibre. Tout ce qui croit exponentiellement : épidémies, réaction en chaine, etc... est une phase initiale transitoire qui atteint un maximum, et redécroit.

Or l'état d'équilibre de consommation énergétique est lui même déterminé par le coût de la ressource, parce que plus elle est chère, moins on peut en consommer. La dépletion fait donc automatiquement baisser l'état d'équilibre, ce qui fait que le potentiel de croissance est structurellement condamné à décroitre, puis à s'annuler. C'est bien sur tout aussi vrai pour les PVD que pour les pays industrialisés - leur potentiel de croissance est plus grand parce qu'ils ont pris du retard, mais ils ne pourront pas dépasser l'état d'équilibre qu'on peut avoir avec des non-conventionnels.

Si la ressource devient chère, elle devient chère pour tout le monde. Si ça limite le niveau de vie possible, ça le limitera pour tout le monde. La question revient donc à : quelle production d'équilibre offre-demande peut-on assurer avec le coût des non-conventionnels ? (mettons un coût moyen de 50 $ à 100 $ le baril, minimum parce que les coûts de production augmenteront aussi du fait de la disparition des conventionnels)? alors qu'on doit etre actuellement autour de 10 $ ? (je parle bien du coût moyen et non marginal) ?

personnellement, ça m'étonnerait fort qu'on dépasse les 20 Mb/j en agglomérant toutes les merdouilles plus ou moins lourdes et bitumineuses, et divisées par 8 ou 9 milliards d'habitant, ça va quand meme pas faire lourd, sans jeu de mot...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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