[Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par prontalgix » 04 janv. 2010, 18:30

energy_isere a écrit :
bruno lemaire a écrit :Bonjour,

Je ne sais pas trop où en sont les positions des différents intervenants de ce formum sur la question de la "création monétaire"......B.L., professeur d'économie à HEC, Paris.
Bien, et alors que pensez vous des vues de Bruno Musolino également proffesseur d' économie ?

Je ne vois pas le mécanisme de création monétaire des banques commerciales dans votre discours.
Eh bien moi non plus !

Puisque l'on nous dit :"Une banque ne raisonne pas sur un DAV particulier" puis " Pour ses ratios, c'est l'ensemble des DAV qui l'intéresse"" le banquier raisonne global (le total de ses DAV), il prête "local"

Donc si un banque utilise pour prêter comme on nous le dit si bien : Les DAV de ses clients en y appliquant des calculs savants (liquidité, solvabilité, Bale II, etc...) alors, elle utilise bien une masse énorme d'argent immobile déjà crée dans ses comptes "ses DAV" et les fait fructifier en prêtant ce même argent à d'autres clients !! Mais alors où est la création monétaire ?

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par energy_isere » 04 janv. 2010, 18:36

si, si , c' est dans un autre message plus loin que bruno lemaire en parle, j' avais pas vu au premier regard.
Dans ce post : http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... 96#p262696 , à la fin.
bruno lemaire a écrit : .........
En supposant qu'elle prête 100 000 euros à Martin, la banque va simplement vérifier que ses ratios propres le lui permettent. Si c'est le cas, la banque aura créé 100 000 euros de monnaie (scripturale). Si ce n'est pas le cas, et si elle ne trouve pas un confrère compatissant, elle va demander, par exemple 20 000 euros à la Banque Centrale, qui le lui accordera moyennant certaines restrictions ou pénalités. Dans ce cas, la banque commerciale n'aura créé que 80 000 euros de monnaie scripturale, la banque centrale, elle, aura céé 20 000 euros de monnaie fiduciaire (je simplifie, mais l'essentiel est là). Dans les 2 cas, la masse monétaire (que ce soit M1, M2 ou M3) aura augmenté de 100 000 euros.

J'espère avoir été clair.

Cordialement,

Bruno Lemaire

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par Remundo » 04 janv. 2010, 18:46

Mais qu'en conclure ? :idea:

Adressons tous nos Meilleurs Voeux à la création monétaire :lol:

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par energy_isere » 04 janv. 2010, 18:56

Pour Prontalgix qui est toujours pas convaincu, aprés Musolino et brono Lemaire, un troisiéme qui dit la méme chose :
La création monétaire d’origine bancaire : la création de monnaie scripturale par les banques

Le processus de création monétaire par les opérations de crédit : les crédits font les dépôts

La monnaie est émise par l’ensemble du système bancaire.

Les banques accordent des crédits aux agents non IFM. Elles peuvent le faire de deux manières :
- elles prêtent des ressources monétaires qui ont été déposées préalablement
- elles prêtent en faisant confiance à l’emprunteur [2] en répondant à la demande par une simple écriture sur le compte du client contre la promesse de restitution de la somme à une échéance fixée d’un commun accord.

Dans le premier cas il n’y a pas création monétaire, il s’agit d’un simple transfert entre deux agents : tout se passe comme si la banque mettait en relation les deux agents non IMF, celui qui a déposé de la monnaie à la banque et celui qui emprunte cette monnaie à la banque. La banque assure une simple circulation monétaire.

Dans le deuxième cas il y a bien création monétaire.
Les banques participent à la création de monnaie par le crédit, la banque crédite le compte du bénéficiaire et met ainsi à sa disposition de la monnaie scripturale, c’est pour cela qu’il faut dire les crédits font les dépôts et non pas l’inverse (les dépôts font les crédits). [3]
- Si elle décide d’accorder un crédit de 100 euros à M. X, elle va enregistrer deux opérations symétriques : au passif de son bilan, elle inscrit les 100 euros que M. X est autorisé à retirer sur le compte qu’elle lui a ouvert ; à son actif, elle inscrit la reconnaissance de dette de M. X (c’est une créance pour la banque qui représente la promesse de remboursement par M. X).
La banque a donc créé sa propre monnaie, il n’y a pas eu d’épargne préalable au crédit et elle n’a pas besoin de détenir dans ces caisses la somme correspondante.
Le remboursement de l’emprunt conduit à une opération symétrique de destruction monétaire car la banque va annuler sa créance et M. X sa dette.
Une fois ce crédit accordé à M. X, il pourra l’utiliser pour régler par chèque son créancier qui pourra le déposer à sa banque. À partir de ce dépôt, cette dernière pourra envisager d’accorder un découvert à Mme Y qui l’utilisera pour régler son garagiste, et ainsi de suite, à l’infini.
Le crédit initial aura donc provoqué une véritable multiplication des dépôts et des crédits.

Ainsi les banques peuvent créer de la monnaie en accordant des crédits parce qu’elles transforment une créance en monnaie.
http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoge ... ?article14

C' est encore une fois parfaitement clair.

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par energy_isere » 04 janv. 2010, 18:59

Remundo a écrit :Mais qu'en conclure ? :idea:

Adressons tous nos Meilleurs Voeux à la création monétaire :lol:
Juste comprendre comment ca marche pour ne pas tomber dans la fausse croyance (que j' avais il y a encore quelques années quand on est un peu naîf) qur tous les crédits vienennt de monnaie mise en dépot par d' autres (les épargnants).

Pour AJH la conclusion va plus loin, à savoir qu' il faut restituer ce droit ou plutot ce "privilége" à la collectivité. (l' état)

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 04 janv. 2010, 19:05

Je pense qu'il vaut mieux arrêter de discuter avec le troll Prontalgix qui manifestement refuse de tenir compte des différents documents qui lui ont été soumis (et donc qu'il n'a même pas lus), et qui reste bloqué dans un raisonnement primaire. Ce n'est donc pas tant pour toi, Prontalgix, mais pour les autres lecteurs de ce forum que je poursuis ce "débat"

Bon, je cite André Chaîneau
« Mécanismes et politique monétaires »
«L'étonnant est que pendant très longtemps - et peut-être même encore ! - la création monétaire a été ignorée comme élément des moyens de financement de l'économie ! En effet, la théorie limitait l'offre de fonds prêtables à n'être qu'une offre de ressources épargnées par les agents du secteur non bancaire, une offre qui ne débordait pas du cadre de ce secteur non bancaire. En conséquence, le secteur bancaire était ignoré! Mais le problème que les banques vont maintenant poser n'est évidemment pas celui de leur existence, mais celui de leur double fonction. Elles ne sont pas seulement les institutions créatrices de monnaie étudiées jusqu'à maintenant; elles sont également des institutions collectrices d'épargne. Aussi participent-elles au financement de l'économie non seulement en y injectant de la monnaie, mais également en y faisant circuler l'épargne.»
et
« La preuve de ce pouvoir de création monétaire est que la masse monétaire n'est pas fixe comme elle le serait si le banquier ne faisait que prêter les avoirs monétaires des déposants »
et

NB: "inflationniste" est utilisé ici en ce qui concerne la masse monétaire (et non pas l'indice de prix à la consommation)

Citation:

page 220

LE SYSTEME BANCAIRE DANS L'ECONOMIE

IV. CONCLUSION
L'institution bancaire possède une double nature étant à la fois créatrice de monnaie et collectrice d'épargne. En conséquence, elle finance l'économie de deux façons : une inflationniste avec l'émission monétaire et une non inflationniste avec la mobilisation de l'épargne des agents du secteur non bancaire.
Aussi, tout se passe comme si l'établissement de crédit - la banque - est divisé en deux services logiquement distincts dans leurs fonctions et gestion mais dont la coexistence est parfaite.
Il ne serait sans doute pas absurde d'institutionnaliser cette dichotomie de la banque en la divisant entre un département monétaire et un département d'épargne. Alors, il serait possible de donner à la politique monétaire des objectifs moins globaux et mieux définis. En effet, pourquoi contrôler la partie non inflationniste du finance¬ment de l'économie et ne pas se limiter à sa partie inflation¬niste. Enfin il faut noter qu'à posséder cette double nature, l'institution bancaire n'en perd pas pour autant son originalité. D'abord, elle reste la seule à posséder un pouvoir de monétisation. Ensuite, même dans son activité de collecte d'épargne, elle exerce toujours ce pouvoir.
La banque cumule donc deux qualités : elle est, à la fois, très exceptionnelle en tant que banque d'émission monétaire et très banale en tant que banque de la circula¬tion de l'épargne. La somme des deux lui donne quand même une nature hors du commun.

CHAPITRE XI
Analyse de la fonction des institutions financières
L'analyse du rôle des institutions financières qui a été conduite paraît évidente. Elle repose sur une double distinction. La première est celle des institutions financières bancaires et des non bancaires, le critère étant que la banque a seule le pouvoir d'émettre de la monnaie. La seconde distinction est interne à l'institution bancaire qui possède une double dimension : 1 / celle d'un organisme créateur de monnaie, ce qui est sa marque, et 2 / celle d'un organisme collecteur d'épargne, ce qui est très banal.
Prontalgix: ce n'est pas l'argent des comptes courants bancaires (DAV) qui est prêté par les banques !!!
Les banques prêtent des autres types de dépôts (qui demandent préavis pour être remboursés, ce qui fait justement la différence avec les dépôts "à vue"), et , suivant leur part de marché créent de la monnaie supplémentaire par monétisation de créances


J'ai bien compris que tu n'aimais pas beaucoup lire mais tu peux maintenant relire http://tinyurl.com/yguopo4 , tu comprendras peut être mieux...
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 04 janv. 2010, 19:08

energy_isere a écrit :Pour AJH la conclusion va plus loin, à savoir qu' il faut restituer ce droit ou plutot ce "privilége" à la collectivité. (l' état)
C'est effectivement le thème de mon prochain livre qui sortira mi mars : " Argent, dettes et banques" chez Yves Michel
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par prontalgix » 04 janv. 2010, 20:11

energy_isere a écrit :Pour Prontalgix qui est toujours pas convaincu, aprés Musolino et brono Lemaire, un troisiéme qui dit la méme chose :
La création monétaire d’origine bancaire : la création de monnaie scripturale par les banques

Le processus de création monétaire par les opérations de crédit : les crédits font les dépôts

La monnaie est émise par l’ensemble du système bancaire.

Les banques accordent des crédits aux agents non IFM. Elles peuvent le faire de deux manières :
- elles prêtent des ressources monétaires qui ont été déposées préalablement
- elles prêtent en faisant confiance à l’emprunteur [2] en répondant à la demande par une simple écriture sur le compte du client contre la promesse de restitution de la somme à une échéance fixée d’un commun accord.

Dans le premier cas il n’y a pas création monétaire, il s’agit d’un simple transfert entre deux agents : tout se passe comme si la banque mettait en relation les deux agents non IMF, celui qui a déposé de la monnaie à la banque et celui qui emprunte cette monnaie à la banque. La banque assure une simple circulation monétaire.

Dans le deuxième cas il y a bien création monétaire.
Les banques participent à la création de monnaie par le crédit, la banque crédite le compte du bénéficiaire et met ainsi à sa disposition de la monnaie scripturale, c’est pour cela qu’il faut dire les crédits font les dépôts et non pas l’inverse (les dépôts font les crédits). [3]
- Si elle décide d’accorder un crédit de 100 euros à M. X, elle va enregistrer deux opérations symétriques : au passif de son bilan, elle inscrit les 100 euros que M. X est autorisé à retirer sur le compte qu’elle lui a ouvert ; à son actif, elle inscrit la reconnaissance de dette de M. X (c’est une créance pour la banque qui représente la promesse de remboursement par M. X).
La banque a donc créé sa propre monnaie, il n’y a pas eu d’épargne préalable au crédit et elle n’a pas besoin de détenir dans ces caisses la somme correspondante.
Le remboursement de l’emprunt conduit à une opération symétrique de destruction monétaire car la banque va annuler sa créance et M. X sa dette.
Une fois ce crédit accordé à M. X, il pourra l’utiliser pour régler par chèque son créancier qui pourra le déposer à sa banque. À partir de ce dépôt, cette dernière pourra envisager d’accorder un découvert à Mme Y qui l’utilisera pour régler son garagiste, et ainsi de suite, à l’infini.
Le crédit initial aura donc provoqué une véritable multiplication des dépôts et des crédits.

Ainsi les banques peuvent créer de la monnaie en accordant des crédits parce qu’elles transforment une créance en monnaie.
http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoge ... ?article14

C' est encore une fois parfaitement clair.
sur le sujet les crédits font les dépôts mais ça n'a aucun intérêt sans doute......


Schumpeter et « les crédits qui créent les dépôts »

http://www.pauljorion.com/blog/?p=3451

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par mrlargo » 04 janv. 2010, 20:51

Pierre M. Boriliens a écrit :
Remundo a écrit :Mais qu'en conclure ? :idea:

Adressons tous nos Meilleurs Voeux à la création monétaire :lol:
L'argent qu'on te prête est crée ex nihilo (une ligne d'écriture). Suppose que tu te contentes de rembourser. L'argent emprunté va être détruit au fur et à mesure de tes remboursements. En revanche, les intérêts vont se déduire bien réellement de ton compte courant et se retrouver dans la cagnotte de la banque...
Prontalgix a écrit :les crédits font les dépôts mais ça n'a aucun intérêt sans doute......
Remundo, Prontalgix, pour moi, ce n'est pas anodin : c'est LE problème majeur ! Une fois que tu a compris que l'essentiel de la monnaie crée est soumise à intérêt à cause même de son mécanisme de création, tu comprends que la masse monétaire future doit impérativement être plus grande pour que les intérêts de la masse monétaire passée puissent être mathématiquement remboursés.

Ce qui signifie que la masse monétaire doit croître de manière exponentielle. Et on commence à comprendre le lien avec le PO qui a, lui, une facheuse tendance à vouloir limiter la croissance de la production de richesses réelles.

Si on met le PO et la création monétaire face à face, on comprend qu'il y a inadéquation pour ne pas dire incompatibilité...

Comme le PO est lui physiquement inéluctable, je vous laisse imaginer ce qui finira par changer... (de force...)
La différence entre l’amour et l’argent, c’est que si on partage son argent, il diminue, tandis que si on partage son amour, il augmente. L’idéal étant d’arriver à partager son amour avec quelqu’un qui a du pognon.
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 04 janv. 2010, 21:25

prontalgix a écrit :
sur le sujet les crédits font les dépôts mais ça n'a aucun intérêt sans doute......


Schumpeter et « les crédits qui créent les dépôts »

http://www.pauljorion.com/blog/?p=3451
Ton gourou ferait bien de lire tout Schumpeter et de ne pas essayer de "tordre" ce qu'écrit Schumpeter

Extrait de "Théorie de la monnaie et de la banque " (mais je sais bien que tu ne liras pas... :roll: )
La modification typique de la structure du bilan qui rend possible une extension des crédits ou des investissements, est la réduction des deux côtés du bilan à la suite de remboursements de dettes de la clientèle. Ils ont pour effet, comme nous l'avons déjà spécifié, de renforcer la position relative de l'encaisse et des réserves dans le bilan. Comme nous ne devons pas ménager nos efforts pour clarifier complètement ces choses simples, mais fondamentales, prenons encore un exemple pour montrer cela : La banque A a octroyé à son client, la firme C, un crédit d'un montant d'un million de marks. D'après notre schéma, ce crédit se trouve à cet instant donné à l'actif du bilan de la banque A et les avoirs en compte-chèques qui en résultent pour la firme C se trouvent au passif. La firme C va dépenser cet avoir, par exemple, pour des matières premières. La somme parvient par ce biais sur le compte du vendeur de matières premières D dont la banque, comme nous allons le supposer pour simplifier, est aussi la banque A. Ensuite, C revend des produits pour une valeur d'un million de marks à une firme E, qui a aussi son compte auprès de la banque A. Et finalement, C "verse" le chèque de E sur son compte, de sorte que sur ce dernier il y ait à nouveau un million de marks avec lequel le crédit sera alors remboursé. Le vendeur de matières premières D se retrouve avec un million de Marks supplémentaires sur son compte-chèques, tandis que E en a un million en moins. C n'a plus rien et ne doit plus rien. Au regard de la situation après l'octroi de crédit, la somme totale des "dépôts" est redescendue à un million, non seulement pour la banque A, mais aussi pour l'ensemble des banques, avec une chute de la somme des crédits. Le crédit s'est éliminé de lui-même. Nous remarquons qu'avec notre méthode d'enregistrement comptable d'après laquelle les crédits accordés sont inscrits en compte-chèques, ceci est indépendant. D'après la pratique différente prévalant en Allemagne, le crédit accordé ne serait pas apparu sur le compte-chèques de C, mais seulement sur le compte-chèques de D, donc - d'une manière logiquement injustifiée - avec un temps supplémentaire mais alors comme un crédit nouveau. Et par l'utilisation du paiement de E à C au remboursement de la dette de ce dernier auprès de la banque A, il y aurait aussi ce rétrécissement des deux côtés du bilan de A tout comme d'un bilan couvrant A et B. De là découle donc ce principe qui est rapidement devenu un adage de la logique des dépôts : Tout paiement d'une dette annule un dépôt - qui naturellement ne vaut qu'au sein d'un système bancaire assurant l'ensemble des activités de compensation sociale.
Si nous considérons encore le cas d'une augmentation du montant de l'encaisse, dont nous pouvons supposer qu'elle est provoquée, soit par un afflux vers un client de métal monétaire en provenance de l'étranger ou d'une mine domestique, soit par le retour des pièces, par exemple de l'une de leurs excursions saisonnières, soit enfin, par l'entrée d'un nouveau client dans la sphère bancaire, par exemple un ménage, qui effectuait jusque là ses dépenses et ses encaissements au moyen de pièces et qui décide à l'avenir d'utiliser un compte en banque. Dans tous ces cas il s'ensuit un versement d'espèces dans un sens différent et plus évident que pour la remise d'un chèque, et le montant sera tout d'abord inscrit à l'actif de celui qui effectue le versement sur un compte du type souhaité, c'est-à-dire, un compte-chèques. D'un côté la monnaie empruntée, de l'autre l'encaisse, augmentent du même montant. Mais le nouvel actif - si nous partons d'une situation de l'encaisse que les directeurs de la banque A jugent suffisante - est superflu du point de vue de la technique bancaire et de plus ne rapporte rien, hormis - ce qui est souvent le plus important - une liberté accrue de mouvement et du prestige250. Si les banques consacrent en général beaucoup d'efforts et de frais pour attirer toujours davantage de gens dans la catégorie de population bancarisée, et qu'elles manifestent de l'enthousiasme pour les méthodes de paiement qui économisent de la monnaie, alors, indépendamment du contact utile pour les affaires futures avec ces gens, cela a pour seule raison le fait qu'on puisse utiliser le montant excédentaire de l'encaisse ou des réserves pour augmenter les opérations qui rapportent, ce qui cependant, comme cela est apparu clairement précédemment, devrait impliquer comme conséquence nécessaire une augmentation additionnelle des avoirs en compte-chèques, c'est-à-dire une augmentation au-delà de celle qui serait provoquée par le biais d'un versement de pièces ou de billets. D'où un corollaire à notre premier adage relatif à la logique des dépôts, qui doit également être vérifié, saisi et qualifié de la sorte : Tout crédit bancaire et tout investissement bancaire crée un dépôt (au sens d'avoirs en compte-chèques).
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Message par AJH » 04 janv. 2010, 21:40

Quelques chiffres réactualisés à fin octobre 2009

Image
Total M3 = 9401 Md€

Ne font pas parti de la masse monétaire:
- Titres de créance d'une durée de > 2 ans = 2611 Md€
- Dépôts remboursables avec préavis > 3 mois = 135 Md€
- Dépôts à terme à > 2 ans = 2174 Md€
- Capital et réserves des IFM = 1729 Md€

total: 6649 Md€

En ce qui concerne les prêts accordés par les IFM

- assurances et fonds de pension = 92 Md€
- Autres intermédiaires financiers = 997 Md€
- Sociétés non financières = 4731 Md€
- Crédits à la consommation 'ménages) = 628 Md€
- Crédits immobiliers (ménages) = 3520 Md€
- Autres prêts (ménages) = 770 Md€

Sous total: 10739 Md€

Prêts aux administrations publiques = 994 Md€
Prêts aux non résidents zone euro = 2807 Md€

Sous total = 3801 Md€

Total général = 14540 Md€

Avis personnel: c'est sur ce total général que s'applique l'intérêt versé aux IFM (banques et sociétés de crédit): à 5% en moyenne (je suis gentil) ca fait 727 Md€ par an...
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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par Remundo » 04 janv. 2010, 22:24

mrlargo a écrit :
Pierre M. Boriliens a écrit :
Remundo a écrit :Mais qu'en conclure ? :idea:

Adressons tous nos Meilleurs Voeux à la création monétaire :lol:
L'argent qu'on te prête est crée ex nihilo (une ligne d'écriture). Suppose que tu te contentes de rembourser. L'argent emprunté va être détruit au fur et à mesure de tes remboursements. En revanche, les intérêts vont se déduire bien réellement de ton compte courant et se retrouver dans la cagnotte de la banque...
Prontalgix a écrit :les crédits font les dépôts mais ça n'a aucun intérêt sans doute......
Remundo, Prontalgix, pour moi, ce n'est pas anodin : c'est LE problème majeur ! Une fois que tu a compris que l'essentiel de la monnaie crée est soumise à intérêt à cause même de son mécanisme de création, tu comprends que la masse monétaire future doit impérativement être plus grande pour que les intérêts de la masse monétaire passée puissent être mathématiquement remboursés.

Ce qui signifie que la masse monétaire doit croître de manière exponentielle. Et on commence à comprendre le lien avec le PO qui a, lui, une facheuse tendance à vouloir limiter la croissance de la production de richesses réelles.

Si on met le PO et la création monétaire face à face, on comprend qu'il y a inadéquation pour ne pas dire incompatibilité...

Comme le PO est lui physiquement inéluctable, je vous laisse imaginer ce qui finira par changer... (de force...)
Oui je suis d'accord avec Pierre,

C'est vrai que c'est cool pour le banquier. Il inscrit sur un compte une "monnaie scripturale" comme vous dites. Ses "ratios" lui permettent d'en inscrire à peu près 10 fois la valeurs des fonds propres de la banques (dont font partie les DAV).

En même temps qu'il fait ça, l'emprunteur va devoir convertir des ressources physiques en autres ressources physiques, et qui ont une utilité et donc une valeur supérieure. Il va vendre cela et honorer son emprunt avec intérêt, le bonus du banquier...

Et oui MrLargo, cela crée une augmentation exponentielle de la masse monétaire, on appelle ça l'érosion monétaire.

Et qu'est-ce qui fait tenir le système ? L'énergie quasi-gratuite qui permet la conversion physique des ressources.

Evidemment, le peak-oil risque de gravement le déstabiliser. Il y aura ralentissement des conversions physiques de matières premières, et donc aussi des emprunts, et donc la masse monétaire va être plutôt constante.

Sauf que les banquiers voudront toujours leurs intérêts. Mieux que ça: s'ils ne sont pas remboursés, ces imbéciles les incorporent à la dette et leur applique le taux... ce qui, lorsqu'il n'y a plus création de richesse, est impossible à rembourser... sauf si brutalement, la monnaie ne vaut que ces clopinettes: la dévaluation. Une sorte de RAZ. Dans ce cas malheur à celui qui n'a que des liquidités.

@+

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par prontalgix » 04 janv. 2010, 23:21

AJH a écrit :Le système bancaire est composé de la Banque Centrale et de l’ensemble des IFM (Institutions Financières et Monétaires), lesquels sont classées en 2 catégories principales :
- Les IFM qui peuvent recevoir des dépôts à moins de 2 ans (les banques)
- Les IFM qui ne peuvent recevoir de dépôts à moins de 2 ans (les sociétés financières), en rappelant que des dépôts à plus de 2 ans ne sont plus, dans ce cas, de la « monnaie » (puisque la limite de la monnaie, comptabilisée par les Banques Centrale, est l’agrégat monétaire M3 limité à 2 ans), mais des « placements »

On peut, comme Paul Jorion le fait, préférer utiliser les termes « argent » et « reconnaissance de dette » au lieu des termes utilisés dans toutes les publications de « monnaie fiduciaire » (monnaie centrale) et de « monnaie scripturale » (monnaie de banques commerciale, reconnaissances de dette du système bancaire)

Il est tout à fait exact que les reconnaissances de dette (monnaie scripturale) représentent un engagement de l’émetteur (l’IFM) d’échanger à la demande une reconnaissance de dette contre de «l’argent » (monnaie fiduciaire centrale).
Merci pour l'effort Cher AJH !!
Sache quand même que dans l'échelle des valeurs financières une reconnaissance de dettes de 100€ du Crédit Agricole ou de Natixis ou l'une des 150 banques américaines qui a fait faillite en 2009 ne vaut pas toujours un billet de 100€ ou 100$ c'est simplement ce que je tente de faire comprendre ici
AJH a écrit : L’ensemble du système bancaire sait, statistiquement, que les détenteurs de monnaie scripturale (reconnaissances de dettes) ne vont demander l’échange pour de la monnaie centrale (de l’argent) que pour 13% des dépôts à vue comptabilisés dans « M1 » (c’est la demande constatée de billets dans la zone euro). Pour assurer le service qui est le leur, les banques qui reçoivent des dépôts doivent en plus bloquer un montant équivalent à 2% des dépôts de leurs clients en Banque Centrale ; ce sont les Réserves Obligatoires.
Question : Puisque les banques remontent 2 % des dépôts à la BC puis échangé en moyenne les 13 % des dépôts à vue, en principe il devrait leur rester 85% de monnaie scripturale en compte, qu'en font-elles ?

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par RARA63 » 05 janv. 2010, 09:20

Salut tout le monde !
remoundo a écrit : En même temps qu'il fait ça, l'emprunteur va devoir convertir des ressources physiques en autres ressources physiques, et qui ont une utilité et donc une valeur supérieure. Il va vendre cela et honorer son emprunt avec intérêt, le bonus du banquier...
Ceci laisse à penser que sa valeur "ajoutée physique" va créer automatiquement de la monnaie en plus .
Il n'est ait rien .
Réduis le monde à une ile avec 10 robinsons, dont un banquier ...
chaque membre pourra créer de la richesse réelle, ça ne les empêchera pas d'être obligés, dans leur globalité, d'emprunter l'argent servant à payer les intérêts, et de réemprunter l'argent remboursé de l'emprunt précédent pour pouvoir continuer à échanger les richesse "réelles" ......

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Re: [Monnaie] Ecosociétalisme et création monétaire

Message par AJH » 05 janv. 2010, 11:20

prontalgix a écrit :
AJH a écrit :Il est tout à fait exact que les reconnaissances de dette (monnaie scripturale) représentent un engagement de l’émetteur (l’IFM) d’échanger à la demande une reconnaissance de dette contre de «l’argent » (monnaie fiduciaire centrale).
Merci pour l'effort Cher AJH !!
Sache quand même que dans l'échelle des valeurs financières une reconnaissance de dettes de 100€ du Crédit Agricole ou de Natixis ou l'une des 150 banques américaines qui a fait faillite en 2009 ne vaut pas toujours un billet de 100€ ou 100$ c'est simplement ce que je tente de faire comprendre ici
Si, pour 70000 € en France et 100000 $ aux USA, ça a exactement la même valeur.
Mais tu commences donc à admettre que les banques commerciales ont le pouvoir (et le droit "légal") d'émettre leur monnaie (la monnaie CA, la monnaie SG, la monnaie Crédit Coopératif, etc) dont toi, moi, vous, on se sert pour la majorité des transactions.

Aucun économiste n'a jamais confondu monnaie centrale et monnaie bancaire - sauf Jorion qui pense que toute la monnaie circulante est une monnaie banque centrale (en fait je ne sais plus trop bien ce qu'il pense en lisant ses derniers 'retournement de veste" où maintenant il affirme que la création monétaire est " une interprétation complotiste du mécanisme du crédit que les établissements financiers préfèrent voir circuler plutôt qu’une interprétation correcte mais anxiogène et susceptible de déboucher sur une panique bancaire"

prontalgix a écrit :
AJH a écrit : L’ensemble du système bancaire sait, statistiquement, que les détenteurs de monnaie scripturale (reconnaissances de dettes) ne vont demander l’échange pour de la monnaie centrale (de l’argent) que pour 13% des dépôts à vue comptabilisés dans « M1 » (c’est la demande constatée de billets dans la zone euro). Pour assurer le service qui est le leur, les banques qui reçoivent des dépôts doivent en plus bloquer un montant équivalent à 2% des dépôts de leurs clients en Banque Centrale ; ce sont les Réserves Obligatoires.
Question : Puisque les banques remontent 2 % des dépôts à la BC puis échangé en moyenne les 13 % des dépôts à vue, en principe il devrait leur rester 85% de monnaie scripturale en compte, qu'en font-elles ?
Ce n'est pas les banques qui ont cette monnaie en compte, elles l'ont en dépôts ( cet argent ne leur appartient pas, mais appartient justement aux "agents non bancaires")
Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée ( Victor Hugo )
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