http://www.midilibre.com/articles/2010/ ... 67722.php5
En juin 1990,balladant avec des compteurs autour de la centrale, on a constaté des débits de dose qui étaient de 60 fois les débits de dose habituels sur le bouclier caucasien. Le bouclier caucasien n'étant pas granitique du tout, il est très peu radioactif, beaucoup moins qu'à Paris.Le photojournaliste français expose à VISA un reportage saisissant sur "L'or noir de Tchernobyl". Le métal extrait, souvent clandestinement, de la zone interdite autour du réacteur entretient un trafic juteux dont sont victimes ces "ferrailleurs".
A hauts risques. Le reportage que livre Guillaume Herbaut sur le trafic de métal qui s'est organisé, et se poursuit, dans la sinistre zone interdite autour du réacteur nucléaire de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, a bien sûr été réalisé dans des conditions extrêmes. Et extrêmement dangereuses. Car bientôt 25 ans après l'explosion du réacteur, la radioactivité reste très forte dans un périmètre de 30 kilomètres autour de la centrale, périmètre entouré de barbelés. Et c'est dans cette zone, où vivent encore "une centaine d'Ukrainiens" qu'ont pénétré le photojournaliste Guillaume Herbaut et le journaliste-rédacteur indépendant Bruno Masi. Ils y sont restés deux mois, de fin 2009 à début 2010 et ont ramené un reportage saisissant sur les "ferrailleurs" de Tchernobyl.
Un cimetière militaire radioactif pillé "Je m'étais déjà rendu sur le site, raconte Guillaume Herbaut, en 2001, 2002, 2004 et 2005 et cette année je suis reparti avec Bruno Masi dans l'idée de réaliser un webdocumentaire.Ce n'est que sur place qu'on est tombé sur le trafic." De retour à Paris, ils présentent quelques clichés à Paris Match qui accepte de financer un reportage complet publié en mai dernier et présenté en ce moment dans le cadre de VISA. "A Prypiat (la ville voisine de 2 kilomètres-ndlr), des travailleurs nous ont proposé de nous faire découvrir la zone interdite en dehors du circuit touristique qui existe. On y a découvert ce cimetière militaire où le métal qui présente des taux de radioactivité 5 à 10 fois plus hauts que la normale est découpé et "traité" sur place, explique Guillaume Herbaut, "traité" c'est nettoyer avec du sable projeté ou plongé dans un bain d'acide dont on ne sait lui-même ce qu'il devient. La zone compte une espèce de "centre de tri" du métal à seulement 200 m de la fameuse cafétéria où toutes les délégations étrangères sont passées et passent encore. La radioactivité y est très forte.""Ce métal revient en Europe" Le photographe rencontre ensuite les "stalkers", ces ferrailleurs clandestins employés par des sous-traitants de l'entreprise officielle de décontamination : "les plus pauvres. Comme ce Moldave qui a fait la guerre de Transnistrie et "travaille" dans ce cimetière de Razokah." Une fois sorti de la zone, ce métal "rejoint des stocks situés dans les villages alentour puis part à Kiev et dans des centres de métallurgie à l'Est puis en Turquie, en Chine et il arrive chez nous. On a trouvé du métal contaminé en Italie par exemple." Un projet de loi européen visant à contrôler le métal ukrainien a été lancé mais n'a jamais abouti. "Normalement, rien ne doit sortir de cette zone mais aujourd'hui des briques, du bois et 200 tonnes de métal en sortent chaque semaine." Guillaume Herbaut s'interroge encore sur les raisons qui ont poussé ses contacts à lui "ouvrir les portes" de ce trafic : "Pourquoi nous montrent-ils tout ça ? Sûrement parce que c'est fini. Parce qu'il est déjà trop tard." Selon les observateurs, des 8 millions de tonnes de métal présents sur la zone au moment de l'explosion, il n'en resterait aujourd'hui que 2 millions. Le reste s'étant "volatilisé" dans la nature. A voir au couvent des Minimes.
Frédérique Michalak
Les 60 fois nous ramenaient donc aux débits de dose que l'on peut trouver en Bretagne.
Donc le 5 à 10 fois plus haut que la normale locale signifie que la radioactivité a baissé dans le temps.
On va finir par être d'accord..
@+