Je viens de comprendre à la lecture de quelques posts, un autre point qui rend flou la compréhension des choses !!!!
Avant d’y venir, je voudrais répondre à la question sur le déchargement d’un réacteur (d’ailleurs le point ci-dessus est lié).
- Décharger complètement un réacteur revient à le désactiver. En pratique, un coeur est totalement vide que 2 fois dans sa vie : avant d’être chargé et après son démantèlement !
Dans le coeur d’un réacteur nucléaire, le flux neutronique n’est pas homogène, autant radialement qu’axialement. Il est plus important au centre du réacteur et décroit en se rapprochant de la périphérie.
Pour compenser, améliorer le rendement, optimiser la puissance et limiter l’irrégularité de l’usure du combustible, on utilise des barres de combustible à enrichissement variable.
Les barres au centre du coeur sont plus faiblement enrichies qu’en périphérie.
En pratique et pour respecter la règle des tiers, on utilise 3 enrichissements différents, dans 3 zones différentes du coeur (enrichissement en moyenne, entre 1,5 et 3%).
Au plan nucléaire, un réacteur se comporte donc en fait comme 3 réacteurs différents (dit de façon simplifiée voire simpliste) même si toutes les zones « inter-agissent » entre elles : la réaction « globale » est optimisée mais de façon locale, le comportement neutronique est variable.
Comme en moyenne, la vie d’un combustible est de 3 ans, on change par tiers ET PAR ZONE, 1/3 (une zone) chaque année, cette zone étant TOUJOURS la zone faible (on ne décharge QUE la zone faible).
Quand don dit qu’un réacteur st déchargé, ça veut dire que la zone faible est déchargée mais jamais le coeur entièrement !
On décharge la zone la plus faiblement enrichie.
On dépose ces barres dans la piscine de transfert (j’y reviendrai plus bas)
On déplace le combustible de la zone 2 (plus fortement enrichi mais déjà « usé ») dans la zone 1.
On déplace la zone 3 dans la zone 2.
On remplace le combustible de la zone 3 (la plus fortement enrichie) par du neuf.
Charger un réacteur veut donc dire « remplacer le combustible de la zone 3). On ne charge QUE cette zone.
Si on déchargeait l’ensemble du coeur, on mettrait dans les piscines du combustible « encore bon » et surtout encore TRES actif !
Non seulement ce serait ridicule au plan du rendement (économique), ça n’aurait aucune logique mais en plus ce serait très dangereux !
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Sur les piscines maintenant (le premier point).
Il faut bien comprendre (ce que je viens de comprendre qui ne semblait pas compris )
Une fois la cuve ouverte (ou percée, abîmée, fuyarde…), L’EAU DES PISCINES EST COMMUNE (la même) A CELLE DU COEUR !
Il y a 2 piscines : une de transfert et une de stockage / désactivation (2 zones dans cette piscine).
Ces 2 piscines sont en vase communicant par le tube de transfert du combustible.
Le coeur (au sens japonais : la cuve), baigne dans la piscine de transfert.
L’eau des piscines, que le combustible usagé soit en fusion ou pas (voire même si la piscine était vide de combustible usagé), sera FORCEMENT contaminée par le coeur et au même niveau que l’eau qui baigne (ou est en contact) avec celui-ci !
Toute l’eau déversée, que ce soit celle de circulation des piscines ou celle injectée dans l’enceinte, se retrouve « mélangées » et donc en définitive « la même eau » et au même niveau de contamination !
On ne peut pas, « au sens contamination », parler de l’eau des piscines et de l’eau de l’enceinte (ou du coeur). En l’occurrence, en circuit ouvert : on parle de la MEME eau, TRES contaminée.
Le fait de chercher à analyser l’eau de la piscine de stockage (la seule accessible), sert à connaître l’étendue des dégâts au niveau du coeur (« puissancee du corium) et l’efficacité du brassement (circulation).
A partir du moment où cette eau est « chauffée » par un corium, on arrivera jamais à retrouver des températures normales dans la piscine et sa contamination sera « extrême » !
J’ai trouvé ça sur internet qui aidera à comprendre :
http://www.upsti.fr/serv4/scenari/E3A_M ... P_2004.pdf