D’abord peut-on savoir d’où vient cette relation hautement douteuse d’un rapport de 1/100, comment, par qui elle a bien pu être indiquée et sur la base de quelles données ? D’après le tableau sur cette page qui donne « Le point de vue officiel français 2001 » ce n’est pas du tout de cet ordre de grandeur.krolik a écrit : Je constate simplement que l'on s'est pris sur la tête une centaine de nuages de Tchernobyl avec les retombées des essais atmosphériques, un "nuage" par mois pendant 100 mois !! et qu'il ne s'est rien passé sur la population.
Ensuite ce n’était pas un « nuage » par mois pendant 100 mois, mais entre 1945 et 1980, soit répartis sur plus de 400 mois et sur à peu près toute la planète.
Enfin, prétendre qu’il ne s’est rien passé sur la population est aberrant :
Mais j'imagine que vous allez nous dire que Sakharov est un blaireau.Le point de vue d'Andreï Sakharov
Andreï Sakharov ("père" de la bombe H soviétique, puis prix Nobel de la paix) raconte dans ses Mémoires (1978-1984 Le Seuil 1990 / chap 14 - Le problème du seuil dans les effets biologiques) avoir publié en 1957 une étude sur le sujet. Citations :
"Ce qui distingue les conséquences biologiques lointaines des explosions nucléaires (surtout lorsqu'elles ont lieu dans l'atmosphère, les retombées radioactives se diffusant sur toute la terre ou plutôt sur tout l'hémisphère), c'est qu'on peut les calculer, on peut déterminer avec plus ou moins de précision le nombre total des victimes, mais on ne peut pratiquement pas indiquer qui sont ces victimes, car elles sont perdues dans la marée humaine." (p 224)
"Une dose même minime d'irradiation peut fausser le mécanisme héréditaire et provoquer une maladie héréditaire ou la mort." (p 225) "La probabilité des lésions est directement proportionnelle à la dose d'irradiation, mais dans certaines limites connues, la nature des lésions ne dépend plus de la quantité d'irradiation. [.....] C'est ce qu'on appelle la situation d'absence de seuil" (p 225) "Ces effets - y compris l'apparition de carcinomes et les mutations génétiques - se manifestent même avec des irradiations minimales et conduisent statistiquement à de hauts degrés de mortalité et de pathologie car un très grand nombre de personnes et, à terme, l'ensemble de l'humanité sont soumis aux radiations." (p 228) "J'évaluais le nombre global de victimes par mégatonne d'explosion à 10000 [.....] sur une population de 30 milliards d'hommes, pour toute la période touchée par l'effet radioactif." (p 229)
La puissance cumulée des essais dépasse quatre cent mégatonnes [cf lien externe 1], ce qui conduirait à une évaluation de 4 millions de morts sur les quelque milliers d'années correspondant à la période d'activité des produits radioactifs impliqués. Le modèle à absence de seuil est indiqué comme ayant été utilisé par l'OMS pour évaluer les effets de la catastrophe de Tchernobyl par Jean-Pierre Dupuy dans son livre de 2006 Retour de Tchernobyl.
Exactement. Excellent post, Gilles !GillesH38 a écrit : (...) le nombre de morts de la rupture d'un barrage est mesurable parce qu'il est très bien localisé spatialement et temporellement, et émerge sans problème du "bruit" (le nombre de morts naturels pendant cette période et en ce lieu), et que les causes sont clairement visibles. Le problème du nucléaire est que ses conséquences sont diffuses et étalées dans le temps, et donc même un nombre de morts supérieur pourrait être invisible parce que superposé à un bruit supérieur.