Quand je roule à vélo, j'augmente les GES de l'atmosphère
Jeudi, 17 Septembre 2009 08:08
n entend souvent conseiller aux automobilistes de préférer le vélo à la voiture, chaque fois que cela est possible, afin de réduire la production de CO2, gaz à effet de serre.
C'est un conseil fondée sur une très bonne intention.
Techniquement, cependant, je ne suis pas sûr que le résultat réel de l'opération soit celui espéré.
Pour ma démonstration, j'ai pris les résultats d'émission de CO2 en France publiés par le CITEPA. [
http://www.citepa.org] (il faut télécharger le document pdf pour avoir les chiffres détaillés).
Les contributions au PRG (Pouvoir de Réchauffement Global) ont été en France, en 2004 de 498 mégatonnes d’équivalent CO2 .
11 % de ce CO2 a été émis par les voitures particulières, soit 498 x 0.11 = 54,78 Mt
Si les automobilistes français (45 millions) décidaient de remplacer le quart de leur déplacement auto par le même déplacement en vélo, on économiserait 54,78 x 0,25 = 14,70 Mt d'émission de CO2.
Cependant, parallèlement, l'automobiliste aurait besoin, pour effectuer ses 13 875 km / 4 = 3 468 km par an (13 875 km est le parcours moyen d'une voiture en France en 2002), soit 67 km par semaine, d'une ration calorique conséquente en nourriture .
Admettons qu'il soit conduit à augmenter cette ration moyenne de 20 % (Ne croyez pas que j’exagère, le moteur humain a un très mauvais rendement). Cette augmentation va, mathématiquement se traduire par une augmentation concomitante de l'activité agricole (il faut bien faire pousser les plantes et élever le cheptel pour nourrir le cycliste) de 20 %, pour nos 45 millions de Français devenus cyclistes.
L'activité agricole + agroalimentaire (non compris la sylviculture) est responsable de l'émission de 17,3 % des gaz à effet de serre annuellement émis, soit 498 x 0,173 = 86,15 Mt.
Le "supplément cycliste" conduirait donc à une augmentation d'émission d’équivalent CO2 de 86,15 x 0,20 x 45 / 60 = 12,92 Mt
Bilan global : 14,70 Mt de CO2 émis en moins, 12,92 Mt de CO2 émis en plus : aux erreurs d'estimation près, est-on vraiment sûr que l'opération rapporterait vraiment quelque chose d'autre que le sentiment d'avoir fait une "bonne action" ?
NB : pour ceux qui n'ont qu'un vélo et pas de voiture, la situation est vraiment cornélienne, car en appliquant le raisonnement à l'envers, cette fois, on s'aperçois qu'ils sont responsables indirectement eux aussi, de l'émission d'une quantité de CO2 qui est loin d'être négligeable, et que s'ils ne se livraient pas à leur sport favori, la quantité globale de CO2 émis diminuerait. (A condition, bien entendu, qu'il ne remplacent pas leur vélo par une voiture... )
25 avril 2007
Mise à jour le Samedi, 06 Février 2010 14:01