Un système proie - prédateur binaire est rare. En réalité, on a le plus souvent tout un ensemble de proies et de prédateurs.
Et pour en avoir observer certains, en Europe dans des zones assez sauvages mais où l'homme agit quand même (pastoralisme, sylviculture) et où le principal prédateur est l'homme en fin de compte (mais que je ne compte pas ici), j'en suis arrivé à la conclusion que ce sont les proies qui "gèrent" le(s) prédateur(s). En effet, les proies sont bien plus tranquilles si elles font semblant d'avoir peur du prédateur, tout en sacrifiant leurs éléments les plus faibles ou les plus débiles, permettant de faire croire au prédateur que c'est lui le roi de la forêt/alpage/montagne/etc. Le prédateur ragaillardi s'en ira alors défendre ardemment son immense territoire contre d'autres individus de son espèce. Pendant ce temps là, les proies se la coulent douce, et même quand le prédateur revient, comme c'est toujours le même, elles connaissent toutes ses habitudes et ses manies, et savent bien prévoir son approche. Suffit de se cacher 2mn avant qu'il arrive, et c'est bon. De toute façon même quand il voit une proie, il se loupe la plupart du temps. Toutes les facultés exceptionnelles qu'on prêtent aux prédateurs sont souvent pipo car ça demande un apprentissage, et tous les prédateurs n'y arrivent pas aussi bien, surtout si les proies l'ont nourri avec des proies faciles lorsqu'il était en période d'apprentissage... Et comme cette faculté d'apprentissage s'arrête lorsqu'il atteint l'age adulte, il ne risque pas trop de s'améliorer ensuite (contrairement à l'homme pour qui cette faculté se ralentit seulement sans s'arrêter). Mais ce n'est pas grave si le prédateur est un mauvais chasseur, ce qui compte c'est qu'il sache défendre son territoire pour éviter qu'il y ait d'autres prédateurs dans le coin, et les proies sauront le remercier en le nourrissant de temps en temps
En fait, ceux qui contrôlent le mieux l'écosystème (au moins en apparence), ce sont les charognards : ce sont eux qui ont le plus "conscience" de l'état de l'écosystème, en terme de nb de prédateurs et de nb de proies. Et ce sont souvent les animaux les plus intelligents dans leur genre.