Et les insurgés du Figaro?
Comme cet article est donné en lien, il m'importe que soit apportée une réponse. Dans sa première partie, on voit toute la rigueur d'objectivité journalistique à l'oeuvre...
Surtout la première partie.
Certainement le journaliste ne s'est pas présenté comme étant du Figaro, on ne lui aurait pas répondu. Légitimement, au vu de ce qu'il a produit ensuite...
J'émets l'hypothèse qu'il s'est "déguisé" en zadiste.
Punks, anarchistes, hippies sont plus nombreux que les écologistes radicaux à s'opposer au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes voulu par le premier ministre
Qu'en sait-il? Il a fait un recensement?
Et qu'il a fait, il y a quelques années, un petit tour par la case prison.
Voilà l'image que le journaliste souhaite donner des opposants sur place.
Ils ont l'impression de résister, se donnent des frissons.
C'est sûr, c'est plein de frissons, de se prendre des débris de grenade assourdissante dans les membres. C'est pas ce journaliste (qui formule implicitement un sarcasme avec cette phrase, ça va sans dire, mais mieux en étant dit) qui risquerait d'en avoir dans sa vie d'honnête homme.
on n'est jamais très loin du délit de belle gueule et de la raclée
Pour l'exprimer plus calmement que le reste... cette idée que des passages à tabac inopiné contre certains sur le terrain puisse avoir lieu me semble hautement invraisemblable.
Au lieu de quoi, on peut lire ce témoignage sur
http://zad.nadir.org/spip.php?article778
j’étais présent au lieu-dit le Tertre pour soutenir les occupant-e-s réfugié-e-s sur le toit d’une maison entourée par les gardes mobiles. Dans cette maison était aussi présent un vigile avec son chien. Quand les forces de l’ordre se sont retirées elles ont "abandonné" ce vigile qui leur a pourtant fait des signes pour qu’il puisse partir avec elles. De la part des personnes présentes (les opposant-e-s au projet d’aéroport), je n’ai noté aucune agressivité ni insulte ni propos déplacés à l’encontre de ce vigile. Au contraire, les personnes lui ont proposé de rester faire la fête et manger avec elles.
nous sommes parvenus à nous installer trois jours au milieu de la ZAD, circulant au milieu des pétards et des cadavres de bouteilles d'alcool
Pour aujourd'hui je ne sais pas. Mais en 2009, au camp climat, j'ai été très agréablement surpris du soin pris par les occupants, moi qui n'apprécie pas les fumeurs et ne me joins aux consommations d'autres drogues (et qui suis plus généralement sensible à pas mal de nuisances, comme le bruit, la fumée) :
Je n'ai vu pas de mégot laissé au sol (!) . Le verre était recyclé (tout comme les matières organiques). L'eau connaissait des processus de filtration avant remise sur le champ (le gros du filtrat étant mis au compost), ce qui m'a fait prendre conscience des problème lié au traitement des eaux...
Toujours à en croire les occupants (et je ne vois pas pourquoi ils raconteraient des bobards une fois de plus), ils nettoyent les lieux des débris d'armes d'agents de la loi après les batailles...
La ZAD a été rebaptisée «zone à défendre» ou «zone d'anarchie démentielle"
Jamais vu cette seconde appellation, et pourtant, on l'aura saisi, je suis de près cette affaire.
Des anars. Des anciens des Black Blocs qui ont fait le coup de poing à Gênes, Turin et sur tous les fronts de la lutte altermondialiste. Des hippies aussi qui naviguent de communauté en communauté. Pour peu qu'il y ait un peu d'herbe à fumer. Des écolos radicaux.
Le journaliste fait la description exacte de la caricature que lui et une partie de ses lecteurs aimeraient croire. Il doit négliger une partie des occupants.
Benjamin kiffe ce mode de vie. Logé, nourri. Pas tout à fait blanchi.
Quelle allusion plein de finesse.
Ailleurs, c'est un autre qui dépose au petit matin un groupe électrogène flambant neuf
Autre fine allusion. Allez, on explicite : les occupants, en dépit de leur critique radicale, sont accro à la technologie, aiment le clinquant, consommer du pétrole (plein, plein, comme un avion tiens) et de l'électricité. Bref, aucune crédibilité, aucune cohérence ces gens.
Bon, faudrait savoir cependant, il est dit plus haut qu'on vit là-bas sans électricité (ni eau potable)
Il y a longtemps qu'ils ne croient plus à la politique. Encore moins à la démocratie. Pour eux, Jean-Luc Mélenchon, le leader du Front de gauche, «est en carton».
Allez hop, tout le monde dans le même sac! Qu'en sait-il, de l'avis de tous sur Mélenchon ou de la démocratie? Il les a tous questionné?
Pour finir, attention! une grosse attaque probable demain ou après-demain. Des entorses au code de procédure pénale sont à prévoir...