La question de la motivation écologique n'est pas abordée dans ces vidéos (notament, fuir une planète devenue invivable, ici on parle bien d'expédier des milliards de gens). Mais notons que, d'abord, on aura beau faire sauter plein de bombes nucléaires (toutes je sais pas), bruler tout le charbon du monde, la Terre restera un endroit largement plus vivable que Mars ou n'importe quel endroit ailleurs connu.
Sur le lien entre croissance économique et colonisation de l'espace, avec le paradoxe de Fermi, je ne sais plus si j'ai évoqué ça sur ce forum, si c'est le cas c'était il y a fort longtemps et on peut redébattre.
Le paradoxe de Fermi montre in fine l'inconsistance, ou la non-universalité d'une recherche de croissance illimitée pour une civilisation. Je ne sais pas si c'est un argument bien compréhensible face à ceux qui ne font que chercher cela...Mais d'abord voyons cet argument.
Que nous indique le paradoxe de Fermi, ainsi que l'a imaginé le physicien dans les années 1950? Le berceau de l'humanité est bien sur terre, et il n'y a pas d'autres civilisation qui a conquis la galaxie pour occuper cette planète. Or, une civilisation avec un taux de croissance annuel très faible de consommation d'énergie, comme 0,7% par an (doublement tout les cents ans), aura conquis toute la galaxie en moins de 20 000 ans, utiliserait toute l'énergie de toutes les étoiles.
Peut-être un peu plus : 1 000 000 ans pour la galaxie dont le diamètre est de 150 000 année-lumière, si la vitesse de la lumière est vraiment indépassable, n'est pas une limite qu'on peut "contourner". Cette durée n'est rien du tout à l'échelle de l'age de la galaxie (13 milliards d'années). Bref, les extraterrestres devraient déjà être là, et il ne sont pas là, là est le paradoxe.
Pour ce qui est de conquérir l'univers entier, ça demande à peine quelque milliers d'années de plus avec ce même taux de croissance si la vitesse de la lumière est contounable, si elle indépassable c'est plus compliqué (les galaxies sont à des millions d'A.L. les unes des autres et s'éloignent).
Donc, laissons de côté les 10^25 étoiles de l'univers, gardons juste à l'esprit les 200 ou 300 milliards d'étoiles de notre galaxie.
Aucune n'a, au cours des milliards d'années précédant, eu une planète d'où serait partie une civilisation qui aurait conquis la galaxie, dont notre planète, en moins d'un million d'années, ce qui est possible "rapidement" pourtant moyenne un taux de croissance moyen très faible.
De là, plusieurs hypothèses :
1)d'autres civilisations sont apparues, mais aucune n'a eu assez d'énergie pour s'extraire de sa planète et fonder une colonie dans un autre système stellaire. Il n'y a pas d'énergie dans tous les cas, pour s'extraire de son berceau. Donc, leur croissance économique (corrélée, en gros, à la consommation d'énergie), n'a pas pu se poursuivre. Et il en sera de même pour la nôtre. Soit elles s'effondrent, soit elles s'assagissent. Inutile de croire que la croissance économique est un horizon indépassable, la seule destinée de tout ensemble organisé d'être intelligents.
2)autour de certaines de ces 200 milliards d'étoiles des civilisations sont apparues, ont crû, et puis se sont arrêtées, parce qu'elle avaient mieux à faire que de conquérir la galaxie ou l'univers. Là encore, la croissance n'est pas un horizon indépassable pour toute civilisation organisée.
Dans l'hypothèse "zoo", l'humanité est observée par ces civilisations mais il n'y a pas d'intervention ET. ça serait bien qu'il nous disent quelque chose quand même, pour nous éviter de mal finir par exemple. Comme on n'a le droit à aucun conseil, je pense cette idée peu probable. Les ovnis n'ont rien d'ET intelligents.
3)Même s'il y a plus de 200 milliards d'étoiles, aucune autre que le soleil n'a de planète habitable par des formes de vie évoluées comme la notre basée sur le carbone, l'eau.
Mais alors, inutile de penser conquérir l'espace, de le coloniser. Puisque la vie sur une planète est improbable (en tout cas, moins d'une chance sur 200 milliards). Terraformer une planète voisine comme Mars, c'est déjà improbable, comment envoyer assez de matériel pour le faire dans un autre système stellaire, qui serait au moins un million de fois plus loin que Mars?
Je retiens principalement de tout cela le manque de pertinence de penser l'expansion économique comme illimitée et seul projet possible, ce à l'heure où les dangers écologiques mettent en péril, pour les prochaines décennies, les organisations humaines à grande échelle.