GillesH38 a écrit :
Ce n'est pas un avis personnel ou une position politique ou philosophique mais un fait mathématiquement prouvable (et d'ailleurs évident). Tu peux lire
ce texte que j'ai rédigé à ce sujet.
Je me permets qq remarques sur ton approche de la croissance dans ton texte
http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopi ... 9471#39471, que les autres forumeurs, dans leur empressement à t'acquiesser ont oublié de relever :
1. Ton calcul laborieux de la croissance "exponentielle", c'est un peu risible. Dans l'économie, on parle tous les jours sans avoir besoin de mot pompeux, de taux composé.
C'est tout simplement t*t*t*t... = t^n, t étant le taux, n étant la période (en mois ou en année).
une croissance de 3%, ça correspond à t=1.03. Pas besoin de plusieurs paragraphes abscons avec des log ou autre (pour avoir une approximation en plus, bon, d'accord, le log, c'est utile pour faire la fonction inverse).
C'est comme si tu débarques dans un magasin d'informatique et que tu veux éblouir les gens avec tes connaissances en PC en disant, c'est un beau PC qui a été installé avec un système d'exploitation graphique très joli qui s'appelle Windows 95, je peux ouvrir un super traitement de texte qui s'appelle Word en même temps (imaginez donc!) qu'un autre logiciel pour faire de super calcul qui s'appelle Excel ...
2. Quant à ton chiffre de 1% de croissance mondiale au 19e siècle, je le conteste complètement. Je ne sais pas quelle est ta source mais de toute façon, c'est invérifiable, dans la mesure où l'économie était très inégale à l'époque, sans compter qu'on ne tenait pas des statistiques aussi poussées à l'époque que maintenant. Si on ne se restreint qu'au pays occidentaux de l'époque, un taux de 1%, c'est n'importe quoi. A l'ère de la machine à vapeur, les économies d'échelle grâce à l'organisation du travail par l'industrialisation à marche forcée (souviens toi des manufactures de tissus à l'époque qui avaient balayée toutes les métiers à tisser dans les chaumières de nos arrières grands-parents) avaient produit des taux de croissance fantastique, Londres avait doublé de taille en moins de 20 ans au milieu du 19e siècle (calcule le taux de croissance), Paris, lors de l'exposition universelle de 1889 avait tellement prospéré qu'il avait drainé un très grand nombre de paysans de nos provinces. La croissance économique et corrélativement démographique due à l'industrialisation (et aux progrès en médecine) était telle que ça avait poussé une émigration de masse vers le continent américain et vers les colonies. Et à l'époque, on n'avait pas besoin de pétrole pour avec cette explosion démographique.
Si tu veux estimer la croissance de cette époque, tu peux prendre comme indicateur dérivé la population (hors guerre) et tu verras qu'elle était bien supérieure à 1% dans les pays occidentaux!
3. Ta croissance, j'ai déjà l'occasion maintes fois de dire qu'elle peut très bien concerner des choses immatérielles telles que les services, l'art, la propriété intellectuelle. Insister pour dire qu'elle viserait essentiellement des biens matériels telles que les ressources pour insinuer qu'on surexploite la terre par la croissance, c'est au mieux avoir une vue partielle des choses, au pire faire preuve de malhonnêteté intellectuelle.
Et cette fichue croissance, elle n'est en aucun cas inéluctable, ni éternelle, ne serait ce que pour une question de démographie. S'appuyer sur le postulat absurde qu'elle serait inéluctablement éternelle pour la critiquer, c'est une argumentation d'une mauvaise foi.
Pour parler de croissance, il faut avoir une vision économique et sociale moins tronquée. Tout comme pour parler de race canine, il faut avoir élevé au moins quelques chiens.
Eh oui, désolé, la critique est facile, l'art est difficile. Mais je ne fais que ce que vous êtes en train de faire : critiquer (en l'occurrence NOTRE système).
Face à une réalité complexe, il y a toujours une explication simple, facile à comprendre et systématiquement... fausse.