Jägermeifter a écrit :@ Vincent128 : Est-ce moi le forumeur qui écrit des informations érronés?
Evidemment non, ce n'est pas toi qui es visé : tu es un des rares qui maîtrise le sujet de l'éolien.
Je ne préciserais pas
qui puisqu'il faut éviter les attaques personnelles. Je vais dire
on dans ce qui suit et chacun reconnaîtrait ses petits.
Tes infos sont elles beaucoup plus fiables que les autres?
Ingénieur en génie physique, je travaille depuis 7 ans dans les énergies renouvelables et la maîtrise de l'énergie et j'ai assuré et j'assure encore des conférences ou des formations sur ces sujets.
J'apprends humblement lorsque des gens qui en savent beaucoup plus que moi parlent de pétrole et de dépletion ; ça serait sympa de m'accorder un peu de crédit dans les domaines, que je commence à bien connaître, des énergies renouvelables, des statistiques énergétiques, et de la physique sous-jacente. Et quand je ne sais pas, je vérifie avant d'affirmer (enfin la plupart du temps, personne n'est parfait, hein).
Les entorses à la physique sont nombreuses dans ce fil, au point que les discussions ont lieu sur des bases erronnées, et ça finit par ne plus ressembler à rien.
Sur les autres forums du site, si on parlait de
charbon au lieu de
pétrole, d'
essence au lieu de
pétrole brut, de
pic de production au lieu de
déplétion, de
combustion au lieu de
raffinage, on n'arriverait pas à communiquer, et on remettrait tout cela à plat avant de continuer, heureusement. Sur le forum Energie en particulier, on continue d'appeler un
chat un
dromadaire, et tout le monde s'en contente, et on mène des dialogues de sourds. C'est ça qui me gonfle.
Problèmes notables dans ce fil :
On parle de "puissance effective", terme qui n'a pas de sens, alors qu'il faudrait parler de "puissance moyenne annuelle", ce qui a un sens mais n'est pas une grandeur physique très pertinente (une puissance est plutôt instantanée et évoque plutôt ce qu'une machine est capable de produire "au maxi" ; essayez par exemple de calculer la puissance moyenne annuelle d'une voiture

).
On parle de "rendement" alors que la grandeur visée s'appelle le "facteur de charge" (rapport entre la quantité d'énergie produite annuellement par un parc éolien et la production qu'elle aurait fourni en fonctionnant tout le temps à sa puissance nominale).
On dit qu'un rendement est un rapport entre une puissance nominale et une "puissance effective" (terme sans signification, je le rappelle), or un rendement est un rapport entre une énergie entrante et une énergie utile sortante (énergie, pas puissance !).
Dans le cas d'une éolienne, l'énergie entrante est gratuite (le vent), ce qui fait que le rendement a une signification précise mais n'est pas d'une importance cruciale comme lorsque l'énergie entrante est coûteuse et polluante (une chaudière à fioul par exemple). Ce rendement est en tous cas une valeur bien différente du facteur de charge.
On dit qu'en anglais c'est
duty cycle, alors que, IMHO, ce n'est pas ça. Duty cycle est un terme peu clair, d'une définition qui varie d'une discipline à l'autre, et il est même de construction impropre puisqu'il parle de cycle alors qu'il s'agit en fait d'une fraction de cycle. Mais, si j'ai bien compris, il désigne la proportion de temps où un composant est effectivement utilisé. Il est notamment utilisé dans les estimations de durée de vie (MTBF).
A mon sens, dans une éolienne qui a un facteur de charge de 23 %, et qui tourne donc, disons 75 % du temps, le duty cycle de l'ensemble multiplicateur-alternateur est de 75%, et le duty cycle de la régulation électronique est de 100 % (elle reste allumée même quand il n'y a pas de vent).
Sur le site suivi-eolien, le facteur de charge est traduit "Capacity factor", et pas duty cycle.
Voilà, ça ne m'empêche pas d'apprécier
généralement, et par ailleurs, les interventions des gens qui ont fait ces erreurs, et qui sont souvent, effectivement, compétents et modérés. Il demeure que personne n'est un expert universel et qu'
on ferait mieux de dire un peu plus souvent "je ne sais pas" ou "il faut que je cherche" alors qu'il semble bien que le plaisir d'avoir raison à tout prix l'emporte trop souvent, comme si
on se disait "je ne sais pas vraiment, mais comme je suis expert universel, je vais pondre une explication expresse qui a 5 % de probabilité d'être juste (donc 95 % d'être fausse), et avec un peu de chance personne ne s'en apercevra".
Le fond de l'air est frais.