L'état de l'art du PO/RC

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par Environnement2100 » 02 mai 2007, 13:52

En creusant un peu dans la littérature, on constate la vitesse à laquelle les idées émergent et s'adaptent. L'article ci-dessous souligne déjà en 2005 pourquoi la conjonction du PO-RC est une difficulté supplémentaire, et pourquoi les deux sujets peuvent s'entre-aider dans la recherche des solutions.

En revanche, il considère que le PO est un problème plus grave (ce n'est pas mon cas, et de loin).
Peak Oil and Climate Change are a bigger threat together than either are alone. Our biggest hope is to similarly converge our understanding of them, and how to deal with the problems they present.
.../...
The bottom line is that business can live with Climate Change to an extent but it is the threat of declining oil supplies that really strikes fear into politicians, economists, and many other people who prefer to ignore Climate Change as a problem, because it will hit them financially, and soon. The Climate Change movement can sell the green solutions to the challenge of oil decline. The Climate Change movement has been saying for a long time that we should change, Peak Oil means categorically we have to change. Fuse them together and hopefully we’ll get more momentum moving us in the right direction.

Written by: James Howard of PowerSwitch.Org.Uk – Raising awareness of Peak Oil in the UK.
http://www.energybulletin.net/11549.html

par Tiennel » 20 avr. 2007, 22:35

Merci pour les précisions, Glycogène, mais cette notion d'EROEI reste pour moi assez vague et peu "apporteuse de sens".

Imagine que j'arrive à doubler le rendement de ma centrale nucléaire, en vendant la chaleur résiduelle (de l'eau à 50°C) à une ferme à crocodiles qui s'est installée à côté. Comme je récupère 2 fois plus d'énergie, l'EROEI a donc doublé. Pourtant, je défie quiconque d'arriver à construire ne serait-ce qu'un abri de plage avec de l'eau chaude à 50°C comme seule et unique source d'énergie.

par Glycogène » 20 avr. 2007, 20:51

Oulala, tu te trompes TNL !
L'EROEI, c'est le rapport entre l'énergie investie, que tu as payée, et l'énergie récupérées. En tenant compte de tout le process bien sûr.
Donc pour une centrale nucléaire, l'énergie investie est celle nécessaire à la fabrication de la centrale, l'extraction du minerai, l'enrichissement et la fabrication du combustible, et l'entretien de la centrale.
L'énergie présente dans l'uranium, tu ne l'investies pas : elle est gratuite.

Si l'énergie investie est plus grande que celle récupérée, la centrale ne devient alors qu'un dissipateur complexe d'énergie (et de radioactivité pour le même prix).
Cela signifie que si on construisait la centrale, extrayait le minerai, etc, uniquement avec l'électricité produite, ça ne serait pas rentable.
Mais on peut faire autrement : utiliser la centrale pour alimenter l'extraction de pétrole et de charbon qui permettront d'extraire du minerai (et du pétrole et charbon), ainsi que de construire la prochaine centrale une fois la première en fin de vie.
Dans ce cas, l'EROEI augmente beaucoup !
Mais ça suppose qu'on a du pétrole et du charbon.
Ca a été le cas pour les centrales nucléaires jusqu'à aujourd'hui. Mais dans l'avenir ça ne pourra plus se passer exactement de la même façon...

par Tiennel » 20 avr. 2007, 18:30

EROEI d'une centrale nucléaire = 0,35 et pourtant... :-P

par GillesH38 » 20 avr. 2007, 16:09

Si l'EROEI est inférieur à 1, c'est fichu.

A coté de cela, le coût ne mesure pas l'EROEI , enfin pas que ça : il mesure aussi la quantité de personnel humain nécessaire pour obtenir de l'énergie. Si il est trop élevé, les gens prefereront s'en passer : personne n'achetera un baril à 1000 $, parce que ce ne serait pas rentabilisé par l'usage qu'on en ferait.

par Tiennel » 19 avr. 2007, 22:06

Merci AJH, c'est tout à fait le fil adéquat (comme Sheila) :)

energy_isere : l'EROEI ne permet pas pour moi de trancher en faveur ou en défaveur d'une source donnée. Toutes les énergies ne sont pas égales : le fait d'obtenir in fine de l'énergie concentrée et liquide vaut bien quelques sacrifices énergétiques - du moment que la ressource est hyper-abondante.

par AJH » 19 avr. 2007, 21:54

Je sais pas trop si c'est le bon forum pour poster cette "réflexion", mais je viens de lire cet article intéressant

Le Pic Pétrolier ne sauvera pas le climat - bien au contraire
16 avril 2007Si vous pensez que le pic pétrolier apportera la solution au problème de l’effet de serre, en diminuant de fait les émissions de CO2, vous avez tort. Vraiment tort. David Strahan explique pourquoi.
suite sur http://contreinfo.info/article.php3?id_article=833

par energy_isere » 19 avr. 2007, 20:37

Tiennel a écrit :
Alors qu'une bonne partie de ces ressources restera inaccessible
Oui, c'est ce qu'on espère tous. Mais qui aurait imaginé il y a 50 ans qu'on irait chercher du pétrole par 2000 mètres de fond dans le GOMEX
certes, mais ce pétrole par 2000 m (ou plus) de fond est seulement "technologiquement" difficile à obtenir.

Les pétroles ses sables bitumineux, et plus encore pour les Oil shale seront "technologiquement" difficile à obtenir ET énergétiquement difficile à obtenir (mauvais EROI).

par Tiennel » 19 avr. 2007, 17:56

Alors qu'une bonne partie de ces ressources restera inaccessible
Oui, c'est ce qu'on espère tous. Mais qui aurait imaginé il y a 50 ans qu'on irait chercher du pétrole par 2000 mètres de fond dans le GOMEX ou en Mer du Nord et qu'on commençait à espérer que la banquise fonde vite pour explorer l'Océan Arctique ?

Pour en revenir à la ressource-clé du sujet (le charbon), comme aurait dit Brel...
On a vu parfois rejaillir le coke
De certains gisements fermés car onéreux

par Glycogène » 19 avr. 2007, 17:49

Ben ouais, mais un gars qui lit trop vite, il voit qu'on a consommé 1000Gbl en 150 ans, et se dit que oulala, il en reste plein ! Et même si les réserves d'aujourd'hui représente le 1/5 ou le 1/10 des 18000Gbl, la technologie y donnera bien accès, pas besoin de s'inquiéter...
L'article laisse juste entendre que l'on ne peut pas concilier une grosse exploitation de ces ressources avec l'environnement. Alors qu'une bonne partie de ces ressources restera innaccessible, même si on ne tient pas compte de l'environnement.
Enfin bon, si tous les politiques avaient au moins compris cet article, ça serait déjà bien...

par Tiennel » 19 avr. 2007, 17:32

Les coûts indiqués concernent juste le coût de production et pas la matière première AMHA. Pour traduire le coût croissant de ladite ressource, il suffirait de transformer les blocs carrés en branches d'exponentielle (?), avec la difficulté de fixer la valeur lambda de Prix = exp(lambda.t).

L'intérêt principal du doc n'est toutefois pas dans ces graphiques mais dans la qualité de la synthèse du problème du PO/RC. C'est un vrai résumé à l'attention des décideurs :)

par Glycogène » 19 avr. 2007, 16:54

Les graphiques, c'est n'importe quoi : 18000 Gbl de réserve + ressources.
Ben, ouais, mais toutes ces ressources ne sont pas rentables à exploiter !
Or ils calculent un coût pour l'exploitation aux réserves... et l'appliquent aux resssources ! Alors que le coût varie en fonction de la consommation des ressources : on devrait avoir un coût croissant avec l'épuisement d'une ressource.
Et là, on se rendrait compte qu'il n'y a pas tant de ressource exploitables que ça...

par Environnement2100 » 19 avr. 2007, 16:10

Excellente trouvaille.

Bien que très américanisant, je dirais même "automobilisant", cet article est l'un des plus denses et les plus raisonnables que l'on puisse lire sur le sujet, beaucoup de bonnes choses, y compris la tartiflette et le lien PO/RC - je suis presque surpris de n'avoir pas vu nos noms dans les références :). L'article date de juillet 2006, c'est pas mal.

Quelques petits points relevés au vol
- les xtL rentables à partir de 50 USD/bbl, Y/C avec CCS (j'avais prévu large avec 100 USD,mais ça se discute)
- l'unité gCeq/MJ, qui permet de constater le faible écart entre certaines solutions
- l'incapacité du marché à mettre en place les structures nécessaires à l'épanouissement des nouvelles solutions.

En termes étatsuniens, cette dernière phrase ne marque pas du tout une défiance vis-à-vis de l'économie libérale, mais est bien un appel (encore un) à une initiative fédérale à base de régulation et de... subventions évidemment.

Je maintiens 2010 :).

Pour aller au-delà ce cet (excellent) article, il faut évidemment commencer à trier parmi les suggestions, et poser quelques jalons pour le futur, d'où la nécessité des scénarios. Pour le moment, je trouve qu'on est dans le coup , non ? :)

par GillesH38 » 19 avr. 2007, 15:30

je n'arrive pas a voir le graphique, mais je suis dans un endroit avec une connexxion Wifi tres lente... et ce que c'est moi?
dommage, d'apres les commentaires de TNL, ca avait l'air alléchant. Plus de 10 fois la consommation actuelle de fossiles en réserves.. miam....

par Tiennel » 19 avr. 2007, 13:16

Risks of the oil transition
http://www.iop.org/EJ/article/1748-9326 ... 14004.html

Une étude intéressante de chercheurs l'université de Berkeley (Californie) qui est une bonne synthèse de la problématique PO/RC.

Concernant le PO, l'étude rit de l'optimisme du CERA et rejoint la thèse de plus en plus répandue que c'est l'OPEP qui, en limitant volontairement ses investissements pour maintenir des prix élevés, fixe d'une certaine façon la date du pic :
OPEC has little incentive to increase production rapidly; revenues needed for social spending would be hurt by falling prices if they expanded production as much as CERA projects.
Rien de très neuf en la matière, si ce n'est un graphe synthétique du futur des carburants liquides tels que le rêvent les brasseurs:

Image
En ordonnée, respectivement le coût public des différentes filières de substitution et les émissions de GES afférentes. En abcisse, les volumes consommés (à gauche de l'axe vertical) et restant à consommer (droite de l'axe). L'étude considère que les biocarburants, l'hydrogène et les VE resteront marginaux dans les produits de substitution (SCP ou Substitutes for Conventional Petroleum) que l'industrie va spontanément proposer en remplacement du pétrole.

La force de ce graphe est qu'il évacue rapidement le pinaillage sur les URR fossiles : même si toutes les valeurs horizontales sont largement surestimées, même si on les réduit d'un facteur 10, on voit qu'il en reste bien plus en terre que ce que nous avons déjà consommé.
SCP technologies may lead to major environmental damage.
La recommandation est de rapidement développer le CCS pour amenuiser les émissions de GES des SCP, tout en soulignant qu'il s'agit d'un palliatif et que la vraie solution est de repenser complètement notre rapport à l'énergie... et que la main invisible du marché sera largement insuffisante pour ce faire. Un bon complément au rapport Hirsch qui s'est contenté d'évoquer EOR et CTL en faisant l'impasse sur les questions de RC (sans doute pour ne pas effrayer les investisseurs, clients de la société qui emploie Hirsch)

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