par th » 29 oct. 2006, 14:55
'Le Monde" propose une analyse interessante : le petrole a baissé pour faire gagner les republicains aux elections de la semaine prochaine :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 564,0.html
Extraits
[...]
De là à imaginer que l'administration Bush a orchestré la chute des prix de l'essence à quelques semaines des élections de mi-mandat, il n'y a qu'un pas vite franchi par plusieurs commentateurs. Ils ne sont pas les seuls à se poser des questions. Selon un sondage réalisé par l'Institut Gallup pour le quotidien USA Today, 42 % des Américains pensent que leur gouvernement a délibérément manipulé les prix à la pompe. Pour Tony Snow, porte-parole de la Maison Blanche, tout cela est "risible".
[...]
Reste à savoir si la thèse de la manipulation repose sur des faits. Le journaliste Bob Woodward a affirmé, lors de l'émission "60 minutes" du 1er octobre, sur CBS, qu'à la veille de l'élection présidentielle de 2004, l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, Bandar Ben Sultan, avait assuré George Bush que son pays allait augmenter sa production de plusieurs millions de barils par jour pour faire baisser les cours. C'était il y a deux ans.
Depuis plusieurs mois, l'administration a cessé d'acheter du pétrole sur le marché international pour alimenter ses réserves stratégiques. Quant à la décision, prise en août par la banque d'affaires Goldman Sachs - dont le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, est l'ancien président - de modifier la composition de son indice des matières premières et de réduire le poids des produits pétroliers, elle ne manque pas d'intriguer. Le Goldman Sachs Commodities Index est l'indice le plus important sur les marchés et de nombreuses positions, prises notamment par les fonds d'investissements spéculatifs (hedge funds), sont construites en l'utilisant comme référence. Goldman Sachs a réduit le poids des contrats à terme sur l'essence sans plomb de 8,72 % à 4,67 % dans son indice.
Cela semble infime, mais a contraint les gérants de capitaux à réduire leurs positions sur l'essence et le baril de brut. "Une grande partie de la baisse du pétrole que nous avons vue cette année est la conséquence de soldes de positions par les hedge funds", souligne l'analyste Mary Ann Bartels, de Merrill Lynch. Et puis, il y a les compagnies pétrolières américaines qui, depuis trois ans, affichent des bénéfices tellement élevés que cela a provoqué une polémique politique à la fin de 2005 au Congrès. Les élus démocrates ont été les plus virulents et certains d'entre eux avaient alors proposé de surtaxer les profits record.
"Il est dans l'intérêt évident de l'industrie pétrolière de conserver les républicains au pouvoir. Une majorité démocrate au Congrès serait favorable à la limitation des émissions de gaz à effet de serre, à la réduction de la consommation par les véhicules et pourrait même s'en prendre à leurs bénéfices", explique un analyste de Wall Street. "Un prix de l'essence bas signifie plus de voix pour les républicains. Et réduire le prix de l'essence est un meilleur investissement que donner de l'argent pour les campagnes républicaines", ajoute-t-il.
Coïncidence : la marge des opérations de raffinage est en chute libre. Selon la Federal Energy Information Administration, la rentabilité du raffinage se trouve "à des niveaux anormalement bas".
EDIt : on discute aussi de cet article et de ce sujet dans un autre thread :
http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopi ... 1551#91551
'Le Monde" propose une analyse interessante : le petrole a baissé pour faire gagner les republicains aux elections de la semaine prochaine :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-828564,0.html
Extraits [quote]
[...]
De là à imaginer que l'administration Bush a orchestré la chute des prix de l'essence à quelques semaines des élections de mi-mandat, il n'y a qu'un pas vite franchi par plusieurs commentateurs. Ils ne sont pas les seuls à se poser des questions. Selon un sondage réalisé par l'Institut Gallup pour le quotidien USA Today, 42 % des Américains pensent que leur gouvernement a délibérément manipulé les prix à la pompe. Pour Tony Snow, porte-parole de la Maison Blanche, tout cela est "risible".
[...]
Reste à savoir si la thèse de la manipulation repose sur des faits. Le journaliste Bob Woodward a affirmé, lors de l'émission "60 minutes" du 1er octobre, sur CBS, qu'à la veille de l'élection présidentielle de 2004, l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, Bandar Ben Sultan, avait assuré George Bush que son pays allait augmenter sa production de plusieurs millions de barils par jour pour faire baisser les cours. C'était il y a deux ans.
Depuis plusieurs mois, l[b]'administration a cessé d'acheter du pétrole sur le marché international pour alimenter ses réserves stratégiques[/b]. Quant à la décision, prise en août par la banque d'affaires Goldman Sachs - dont le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, est l'ancien président - de [b]modifier la composition de son indice des matières premières [/b]et de réduire le poids des produits pétroliers, elle ne manque pas d'intriguer. Le Goldman Sachs Commodities Index est l'indice le plus important sur les marchés et de nombreuses positions, prises notamment par les fonds d'investissements spéculatifs (hedge funds), sont construites en l'utilisant comme référence. Goldman Sachs a réduit le poids des contrats à terme sur l'essence sans plomb de 8,72 % à 4,67 % dans son indice.
Cela semble infime, mais a contraint les gérants de capitaux à réduire leurs positions sur l'essence et le baril de brut. "Une grande partie de la baisse du pétrole que nous avons vue cette année est la conséquence de soldes de positions par les hedge funds", souligne l'analyste Mary Ann Bartels, de Merrill Lynch. Et puis, il y a les compagnies pétrolières américaines qui, depuis trois ans, affichent des bénéfices tellement élevés que cela a provoqué une polémique politique à la fin de 2005 au Congrès. Les élus démocrates ont été les plus virulents et certains d'entre eux avaient alors proposé de surtaxer les profits record.
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"Il est dans l'intérêt évident de l'industrie pétrolière de conserver les républicains au pouvoir[/b]. Une majorité démocrate au Congrès serait favorable à la limitation des émissions de gaz à effet de serre, à la réduction de la consommation par les véhicules et pourrait même s'en prendre à leurs bénéfices", explique un analyste de Wall Street. "Un prix de l'essence bas signifie plus de voix pour les républicains. Et réduire le prix de l'essence est un meilleur investissement que donner de l'argent pour les campagnes républicaines", ajoute-t-il.
Coïncidence : l[b]a marge des opérations de raffinage est en chute libre. [/b]Selon la Federal Energy Information Administration, la rentabilité du raffinage se trouve "à des niveaux anormalement bas". [/quote]
EDIt : on discute aussi de cet article et de ce sujet dans un autre thread : http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?p=91551#91551